Comment et pourquoi des femmes européennes partent pour le «djihad»

Le phénomène du recrutement des femmes pour le «djihad» par les réseaux de l’Etat Islamique (EI) commence à prendre de l’ampleur et suscite des inquiétudes, en Europe notamment, où de plus en plus de filles, parfois très jeunes, cherchent à entrer en contact avec ces réseaux et se faire recruter. Selon un documentaire télévisé, citant des spécialistes de la question, près de 200 femmes d’origine européenne se trouvent aujourd’hui dans les rangs de ce réseau terroriste, et cette tendance serait en hausse. Selon l’Institut international des études sur l’extrémisme, dont le siège est à Londres, cette ruée des femmes pour le «djihad» s’expliquerait en partie par la nouvelle propagande islamiste de ce succédané d’Al-Qaïda à l’adresse de la gent féminine sur un «nouveau mode de vie basé sur le puritanisme religieux». Cette étude s’intéresse également aux catégories d’âge touchées par cette vague de recrutement, et aux types de réseaux sociaux utilisés par les «volontaires» pour nouer des relations avec les relais de l’EI disséminés un peu partout dans le monde. Ainsi, pour la seule Grande-Bretagne, 21 femmes, dont deux jumelles âgées de 16 ans, ont été enrôlées par ces réseaux et ont déjà gagné le front du «djihad» au Moyen-Orient. Dans les messages qu’elles échangeaient, elles encourageaient les extrémistes à commettre des actes terroristes en Occident. Ce qui inquiète sérieusement les services de sécurité des pays occidentaux qui craignent une flambée de violence au retour de ces djihadistes. D’où les mesures draconiennes prises, ces derniers mois, par plusieurs gouvernements européens (France, Belgique, Allemagne, Grande-Bretagne, Espagne…) afin de parer tout risque. Autre aspect : l’enquête a révélé que le désir de combattre pour les idéaux islamiques n’est pas la seule motivation de ces jeunes filles. Celles-ci seraient également tentées par des projets de mariage avec des djihadistes issus d’autres pays. Aguichées par les récits lyriques de «combattantes » décrivant «le bonheur» dans lequel elles baigneraient, ces filles en mal d’amour et de tendresse – les psychologues trouveront là matière à réfléchir – n’hésitent pas à se lancer dans l’aventure. Elles sont subjuguées par l’image du «héros» dévoué à sa cause au point de «consentir au sacrifice suprême». C’est seulement en y arrivant qu’elles se rendent compte qu’elles étaient vouées au suicide.
R. Mahmoudi
 

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