Crash du vol AH 5017, Ghaza, Maroc, Mali, Libye : les mises au point de Ramtane Lamamra

Le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a saisi aujourd’hui l’occasion d’un entretien avec la chaîne algérienne de télévision privée Ennahar TV pour répondre, indirectement, au président français, François Hollande, à propos de la question du rapatriement des dépouilles des victimes du crash du vol AH 5017. Ce n’est pas aux dirigeants politiques de décider des procédures mais aux experts qui sont sur le terrain, à Gossi, au nord du Mali où s’est écrasé l’avion, et qui travaillent en parfaite coopération. Ce sont ces experts, parmi lesquels 16 Algériens de la police judiciaire, qui auront à faire leurs propositions aux gouvernements qui, eux, en aviseront les familles avant la décision finale. C’est en substance le message de Ramtane Lamamra, qui estime que cette décision se prend sur la base de critères scientifiques et techniques et non pas politiques. Le ministre des Affaires étrangères a fait d’autres mises au point sur les questions brûlantes d’actualité. Il a notamment rejeté les critiques exprimées dans certains médias à propos de l’activité diplomatique de l’Algérie concernant l’agression israélienne contre Ghaza. Le ministre a rappelé d’abord que l’Algérie a été le premier pays à condamner l’agression contre Ghaza. Il a souligné la position solidaire de notre pays avec les Palestiniens, une position de principe, a-t-il fait remarquer. Pour l’Algérie, la solution militaire ne garantit ni les droits des Palestiniens ni une paix durable. Il faut s’asseoir à la table des négociations, insiste Ramtane Lamamra qui appelle les Nations unies et la communauté internationale à assurer la protection de l’Etat palestinien. Il a fait savoir que toute la diplomatie algérienne a bougé – dans la discrétion, a-t-il précisé – pour obliger Israël à un cessez-le-feu. Il a rappelé que 155 Algériens ont été évacués de Ghaza par le passage de Rafah, à la suite d’une opération concertée avec Hamas et les autorités égyptiennes. Le ministre des Affaires étrangères a évoqué les contacts pris par le président Bouteflika, en faisant référence à un communiqué de la Présidence qui fait état des entretiens du président avec successivement son homologue égyptien, Abdelfetah Sissi, ainsi qu'avec l'Emir de l'Etat du Qatar, Temim Ben Hamed Al Thani, sur la situation à Ghaza. Ce communiqué annonce une «action arabe commune plus intense en vue d'amener la communauté internationale à obtenir un arrêt urgent de l'agression israélienne à Ghaza ainsi que pour une solidarité arabe accrue aux côtés de la population palestinienne à Ghaza». Ramtane Lamamra a abordé d’autres questions d’actualité comme la situation au Mali et en Libye ainsi que les relations avec le Maroc et la question sahraouie. «A propos du Mali, ce sont les intérêts stratégiques de l’Algérie en plus d’un devoir de solidarité qui dictent la démarche de notre pays», a souligné Ramtane Lamamra qui affirme que l’Algérie a besoin d’un Mali fort dans son voisinage pour combattre le terrorisme. Sur la Libye, il estime que les pays voisins ont un rôle à jouer pour amener les Libyens à concrétiser la réconciliation nationale. Enfin, concernant les gesticulations et les déclarations intempestives du Maroc à l’égard de l’Algérie, elles ne changeront rien à la position de notre pays sur la question sahraouie, ni à sa politique en faveur de l’Union maghrébine arabe. Il a rappelé qu’il y a une cause sahraouie légitime qui doit déboucher sur l’autodétermination. Aucun pays ne reconnaît la pseudo-souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, a-t-il précisé ajoutant que, dernièrement, un tribunal espagnol a considéré que le Sahara Occidental relevait juridiquement de l’Espagne, ce qui confirme qu’il s’agit bel et bien d’un problème de décolonisation.
Houari Achour
 

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