Doutes autour de la décapitation de l’otage français Hervé Gourdel par des terroristes en Kabylie

Cinq jours après l’annonce de l’exécution de l’alpiniste français Hervé Gourdel par un groupe terroriste dans le Djurdjura, la polémique ne fait qu’enfler sur les circonstances de cette mise à mort. Chaque jour, de nouveaux éléments d’analyse viennent conforter l’hypothèse d’une mise en scène cousue de fil blanc. Pour le site Agoravox, les incohérences dont est entachée la vidéo de la décapitation du ressortissant français rappelle celle de la «décapitation», le 21 août dernier, du reporter britannique James Folley, dont de nombreux experts avaient prouvé qu’elle était fausse. Le site s’interroge aussi pourquoi les médias ont caché l’autre passion de l’alpiniste français, qui est la photographie. L’auteur de l’analyse écrit : «Si nous nous penchons sur les anciens otages français, on se rend vite compte que les "photographes", "humanitaires", "présidents d’ONG" ont une double casquette, celle d’agents de la DGSE ou, pour user du langage courant, d’espions.» Il rappelle que tous les otages français en 2010 dans le monde, il y en avait huit, étaient des agents de renseignements. Il s’en réfère à une déclaration du coordinateur national du renseignement à la présidence française, Pierre Barjolet. Autre élément troublant : «Le 14 septembre, le groupe Jund Al-Khilafa a décidé de prêter allégeance à Al-Baghdadi (…). Le timing était étonnamment bien choisi puisque, quelques jours plus tard, Hervé Gourdel est enlevé. Et quelques heures avant le kidnapping, l’Etat islamique menaçait la France en appelant à tuer les "sales Français de n’impoorte quelle manière".» Et de souligner que c’est la première fois qu’un groupe terroriste donne un ultimatum aussi court à la France, ultimatum qui était fixé à 24 heures. L’auteur s’interroge : «Un groupe émergeant de nulle part, voulant réellement négocier, donnerait-il si peu de temps ? Ou la “décapitation” était-elle prévue depuis le départ, quoiqu’il arrive ?» Une interrogation déjà formulée par Algeriepatriotique dès le lendemain de cet événement : «Les ravisseurs avaient donné un ultimatum de 24 heures à la France pour qu’elle déclare son arrêt définitif de toute attaque aérienne contre les groupes djihadistes en Irak. Ces preneurs d’otages (…) savaient qu’ils ne pouvaient pas obtenir ce qu’ils demandaient en un laps de temps très court. Autrement dit, sa décapitation semble avoir été programmée dès le moment où il a été kidnappé.» Tout était une question de timing. La décapitation arrive à point nommé, quelques moments avant le discours d’Hollande à l’ONU et en pleine session générale du Conseil de sécurité. Analysant la vidéo de la présumée décapitation, le site relève que toutes les vidéos des décapitations récentes (Foley, Sotloff, Haines, Gourdel) «ont un autre point commun : elles sont systématiquement découvertes par la même association : SITE (Search for international terrorist entities) qui dispose de moyens "très avancés", nous dit-on, pour trouver et mettre en ligne les vidéos de groupes terroristes avant même que les terroristes eux-mêmes… ne les mettent en ligne». Et de rappeler qu’une des vidéos de Ben Laden mise en ligne par cette même association s’est « avérée fausse par la suite». S’interrogent sur des détails des deux vidéos de Gourdel, le site relève des incohérences flagrantes : la voix calme et liquide de l’otage, des terroristes qui lui mettent un bandeau autour de la bouche pour aucune raison apparente, une vidéo à nouveau coupée au moment de la décapitation. Là, on s’interroge effectivement : pourquoi censurer la vidéo lors du moment le plus traumatisant (l’égorgement) si le but était bien de terroriser l’opinion ? D’autres petits détails : un couteau pour la décapitation qui est très court, pas une trace de sang sur les habits des terroristes après la «décapitation», les côtés de la vidéo sont floutés vers la fin alors qu’ils ne le sont pas au départ. Pour finir, on voit bien à qui profite le crime. Au gouvernement français qui, après cet assassinat, pouvait justifier le projet de frappes en Irak et en Syrie. Le gouvernement aura réussi, en l’espace de quelques jours, à renverser la vapeur en sa faveur. Aujourd’hui, 53% des Français sont pour la participation de leur pays à cette guerre alors qu’ils étaient 64% à s’y opposer.
R. Mahmoudi

 

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