France : l’Observatoire contre l’islamophobie demande la dissolution de la Ligue de défense juive

L’onde de choc provoquée par les derniers heurts liés aux manifestations pro-palestiniennes, suivies de réactions violentes des groupes pro-israéliens, continue à nourrir le débat public en France et à faire bouger la communauté musulmane établie dans l’Hexagone. Ainsi, l'Observatoire national contre l'islamophobie, une composante du Conseil français du culte musulman (CFCM), vient de demander officiellement la dissolution de la Ligue de défense juive (LDJ), dénonçant une «association extrémiste, raciste et qui pratique la violence». Les membres de cette organisation se sont illustrés par des actions violentes à l’égard des manifestants pro-palestiniens le 13 juillet dernier, près de la synagogue de la rue de la Roquette à Paris. A noter que le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, avait lui-même jugé cette organisation «dans l'excès», «dans des actes qui peuvent être répréhensibles et qui doivent être condamnés», avait-il souligné. De son côté, le président de l'Observatoire contre l'islamophobie, Abdallah Zekri, lui-même victime d’actes islamophobes, a estimé, dans une déclaration parvenue à notre rédaction, que «la LDJ est interdite en Israël et aux Etats-Unis», ajoutant que cette organisation extrémiste créait «pas mal de problèmes» et pratiquait «la ratonnade». M. Zekri se plaint du fait que les «les pouvoirs publics ne la dénoncent pas avec force» et dénonce la partialité du gouvernement français. «Je demande sa dissolution», a clamé le responsable musulman, qui estime que «les organisations qui pratiquent la violence, d'où qu'elles viennent, doivent être dissoutes». Le dirigeant du CFCM a, en outre, exprimé son indignation après que des «inscriptions racistes et nazies» ont été relevées, selon lui, ce week-end, à la fin du mois de Ramadhan, sur deux lieux de culte musulman ; une mosquée à Clermont-Ferrand et un bâtiment abritant une salle de prière à La Charité-sur-Loire (Nièvre). Créée en 2000 par à un ancien membre du groupuscule extrémiste juif, la LDJ compterait entre 100 et 300 membres selon les statistiques officielles. A son «actif», plusieurs actes violents, dont elle a revendiqué une partie. Ses membres ont défrayé la chronique en 2006, en placardant sur les murs de Paris des affiches menaçant de mort Youssouf Fofana, le chef du «gang des barbares», qui a séquestré et tué un jeune juif, Ilan Halimi, dans la région parisienne. Suite à l’agression par la LDJ de manifestants pro-palestiniens, le député communiste Jean-Jacques Candelier a ouvertement qualifié cette organisation de «criminelle», et a demandé, à l’instar d’Abdallah Zekri, sa dissolution, dans une lettre adressée au président français François Hollande. Sa démarche a été suivie de la rédaction d’une pétition en ce sens.
R. Mahmoudi

Pas de commentaires! Soyez le premier.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.