Lettre ouverte au président Barack Obama

Monsieur le Président,
C’est le cœur saignant que je vous écris pour vous demander de chercher une solution pérenne au conflit israélo-palestinien et d’exiger la fin de l’invasion de l’armée israélienne dans la bande de Gaza.

Monsieur le Président,
C’est le cœur saignant que je vous écris pour vous demander de chercher une solution pérenne au conflit israélo-palestinien et d’exiger la fin de l’invasion de l’armée israélienne dans la bande de Gaza.
Monsieur le Président, je suis affligé par les conséquences catastrophiques des actions militaires terrestres et les bombardements de Gaza par l’armée israélienne. Je vous écris pour vous mettre devant vos responsabilités, vous et toute la communauté internationale. Je ne vous écris donc pas pour vous décerner des louanges, les laudateurs sont souvent cyniques et trompent ceux qui les écoutent. La plupart de ceux qui vous flattent vous trompent !
Monsieur le Président, vous aviez reçu autant de louanges depuis votre première investiture à la magistrature suprême des Etats-Unis d’Amérique, et sûrement, vous n’en avez plus besoin. Depuis votre première investiture, le monde entier scintillait d’espoir. Les Africains pensaient qu’on prêterait plus d’attention à leurs maux et que les USA, par le truchement de son nouveau président, feraient plus d’effort pour permettre aux Africains de sortir par milliers du piège de la pauvreté. Les peuples arabes, eux, attendaient de vous, de la justice, au sujet de leurs frères et sœurs palestiniens. Bref, le monde entier attendait de vous de la paix, de la justice. Vos déclarations du Caire en 2009 furent très acclamées dans le monde entier et surtout dans les milieux intellectuels arabes et musulmans. Lesquels s’estiment être victimes à outrance des injustices des pays dits riches et puissants, le vôtre notamment.
Monsieur le Président, les peuples du monde, d’où qu’ils viennent, d’où qu’ils soient, rêvent de plus de justice dans ce monde. Vous sembliez, comprendre ces aspirations de vos contemporains et vos déclarations à l’université d’Al- Azhar donnèrent des lueurs d’espoir. Au sujet du conflit israélo-palestinien, vous lanciez cette formule magique devant les ovations des milliers d’Egyptiens : «Les Israéliens doivent reconnaître (…) que le droit des Palestiniens à exister ne peut être nié. Nous devons en finir avec la colonisation israélienne (…) la seule solution pour répondre aux aspirations des deux côtés passe par deux Etats, où Israéliens et Palestiniens vivront chacun en paix et en sécurité.» Par ailleurs, au début votre première mandature à l’inverse de vos prédécesseurs, vous annonciez au monde entier que l’une de vos priorités était la résolution du conflit israélo-palestinien. Symboliquement, vous appeliez le président palestinien, Mahmoud Abbas, en janvier 2009, bien avant votre discours du Caire tenu en juin de la même année. Ensuite, vous mandatiez Gorge Mitchel comme l’émissaire spécial du Proche-Orient.
Monsieur le Président, par ce grand discours et surtout par vos déclarations de bonne foi, et les espoirs qu’ils suscitèrent, vous receviez le prix Nobel de la paix. Le comité du prix Nobel de la paix n’avait-il pas fait une grosse faute ? Ne devrait-il pas attendre que vous soyez confronté aux épreuves de la réalité pour vous décerner ce prix ? La récompense avant l’action, à l’aune des déclarations et des intentions, n’est-ce pas une faute ? Vraisemblablement, votre récompense vous avait aussi motivé et peut- être que c’était l’effet escompté par le comité de prix Nobel de la paix. En 2010, vous disiez à l’ONU : «Nous pouvons revenir l’année prochaine avec un accord qui amènera un nouvel Etat membre des Nations unies, un Etat de Palestine, indépendant et souverain, qui vive en Israël.» Entretemps, lors d’une visite de votre vice-président, Joe Biden, à Jérusalem, le gouvernement israélien, lui, annonçait sa volonté de construire 16 000 logements dans les colonies. Il ne dit rien en réponse. Ce qui signifie qu’il était favorable à cette idée. Si cela est vrai, il devait avoir une incohérence dans les politiques du président que vous êtes et son vice-président. Peut-être qu’il jugea de ne pas faire de cette déclaration un sujet à débattre. Toutefois, il ne dissuada pas le gouvernement israélien dans cette politique d’occupation.
Monsieur le Président, en dépit de ce constat avéré, vous aviez la majorité au Congrès, ce qui vous donnait la possibilité et la force de réaliser votre vœu. Mais vous n’aviez rien fait. Vos valeurs de justice ont été trahies et votre rêve vous a été volé .Qui sait, si vous ne l’aviez abandonné vous-même ? Vous aviez donc trahi vos engagements. Pis encore, vous aviez pris le contre-pied de vos précédentes déclarations. A la 66e Assemblée générale des Nations unies, vous passiez le message clair, selon lequel la reconnaissance de l’Etat de Palestine par l’ONU serait une entrave à la reprise des négociations. Et vous enfonciez : «Pas de raccourcis pour la paix».
Monsieur le Président, n’est-ce pas un cinglant aveu de faiblesse et même d’échec ? N’est- ce pas un renie d’engagement, car vous promettiez vous-même la reconnaissance d’un Etat palestinien ? Maintenant, vous vous opposez à la demande des Palestiniens d’être acceptés comme Etat membre observateur de l’ONU. Sans opposer de veto, votre administration et vous battiez une campagne de dénigrement contre la Palestine et les pauvres citoyens de ce pays.
Monsieur le Président, nul ne veut plus vous croire. Le leadership véritable consiste en la cohérence entre les dires et les actions. Le moindre hiatus ne passe pas inaperçu, surtout lorsqu’il s’agit des grosses conséquences. Quelques années avant cette demande de reconnaissance exprimée par Mahmoud Abbas, votre administration coupait les vivres à l’Unesco. Laquelle avait selon vous commis le péché irrémissible d’accepter la Palestine comme membre de cette organisation culturelle. Par cette action méchante, savez-vous combien vous aviez fait du mal à d’autres Etats membres ?
Monsieur le Président, peut-être que les raisons politiques internes et vos désirs de réélection vous avaient amené à abandonner votre rêve de résolution de ce vieux conflit. Vous aviez alors changé de calendrier et donc de priorités. Peut-être vous ne vouliez pas vous exposer dans un dossier hypersensible au cours de votre premier mandat, ce qui aurait entravé votre réélection et la matérialisation de votre rêve. Car Harry Truman, lui aussi confronté aux mêmes questions, avait dit : «… Je suis désolé, Messieurs, moi, je suis responsable devant des centaines de milliers de personnes qui sont attachées au succès du sionisme. Je ne compte pas des centaines de milliers d’Arabes parmi mes électeurs.»
Monsieur le Président, aujourd’hui, vous êtes libéré de vos échéances électorales, mais vous traînez encore les pas. Vous aviez été passif au cours de votre premier mandat et maintenant vous avez abandonné votre ambition. C’est bien triste ! Pour avouer publiquement votre échec, vous disiez en 2013 aux citoyens israéliens de se mettre à place des Palestiniens et de comprendre leurs frustrations. Et plus loin, vous conviez les Israéliens à faire pression sur leur gouvernement afin qu’il jette du lest pour la paix. Voilà, les aveux d’échec. C’est comme dire : «Moi, Obama, j’ai essayé de convaincre vos dirigeants de faire des concessions, mais ils s’entêtent. Il vous appartient donc de les conduire à la paix par la pression.» Malgré, cela, vous ne sembliez jamais reconnaître le fait que vous aviez avoué votre incapacité à résoudre ce vieux conflit. Et le 21 mars 2013, vous affirmiez à Ramallah : «Sur la base des conversations que j’ai eues avec le Premier ministre Netanyahu et la président Abbas, la possibilité d’une solution à deux Etats continue à exister.» Aujourd’hui, le monde entier sait ce qui se passe en Palestine, malgré les efforts de vos médias à manipuler les informations et à désinformer pour faire condamner les opprimés et innocenter les oppresseurs et injustes.
Monsieur le Président, vos déclarations et vos actions ne coïncident pas. Pis, elles sont divergentes. En 2013, vous refusiez de visiter la tombe du président palestinien, Yasser Arafat. Peut-être qu’il fut pour vous un terroriste et qu’il ne méritait pas une telle visite. Mais ce qui est étonnant, vous aviez considéré Nelson Mandela comme le héros de la lutte contre l’apartheid et vous lui aviez décerné tant de louanges. Pourtant, le combat mené par ce dernier ne fut pas différent de celui jadis mené par Yasser Arafat, tant sur le fond que sur la forme. D’ailleurs, Mandela ne considérait-il pas Yasser comme son ami et comme un grand révolutionnaire. Tous deux luttaient pour la liberté, la dignité de leurs peuples respectifs. Mandela au crépuscule de sa lutte avait aussi usé de la violence de la même manière que Yasser Arafat pour se faire entendre. Votre pays, jusqu’en 2008, considérait Mandela comme un terroriste. Ce qui est une grande offense et une insulte pour nous Africains. Mandela, donc, était terroriste pour vous. Pour les Palestiniens, Yasser Arafat fut un grand leader et incarne le symbole de la lutte pour la dignité d’une résistance contre l’oppression.
Monsieur le Président, lors de votre séjour en Palestine, les Palestiniens par milliers attendaient de vous des symboles. Ne disiez-vous pas : «Je suis venu en Cisjordanie parce que les USA sont profondément engagés en faveur de la création d’un Etat de Palestine indépendant et souverain» ? Les Palestiniens vous en veulent de ce symbole de paix manqué. Sur ces entrefaites, vous vous êtes rendu sur la tombe de Yitzhak Rabin. Pourtant, ce dernier fut pour Yasser Arafat, ce que fut Frederick De Klerk pour Nelson Mandela.
Monsieur le Président, les grandes intentions ne suffisent pas pour bâtir la paix. Elles font même augmenter les impatiences. Les petits symboles sont, quant à eux, bien souvent meilleurs que certaines grandes déclarations d’intention. Au Caire, vous disiez : «Je suis venu chercher un nouveau commencement entre les Etats- Unis et les musulmans du monde entier, qui se fonde sur le fait que l’Amérique et l’islam ne sont pas exclusifs l’un de l’autre et ne sont pas voués à se faire la concurrence. Au lieu de cela, ils se chevauchent et partagent des principes communs : justice et progrès, tolérance et dignité de tous les êtres vivants. Le cycle du soupçon et de la discorde doit cesser.»
Monsieur le Président, voyez- vous, vous manquiez d’impartialité dans le traitement réservé aux défuntes personnalités Yitzhak Rabin et Yasser Arafat. C’est aussi un manque de justice. Aujourd’hui, il n’y a ni justice ni tolérance, et pis encore, vous refusez la dignité aux Palestiniens et le droit à l’autodétermination. Ils sont écrasés par votre allié, tels des poux. Vous parliez de justice et qui parle de justice parle de justiciables, de règles de loi et d’égalité devant les rigueurs de ces lois-là. Mais vos lois protègent les plus forts et rapetissent les faibles. Voilà ce qui crée le cycle de soupçon. Vos positions pro-israéliennes sont connues de tous, car vous les affichez clairement.
Monsieur le Président, il n’y a pas de paix au Proche- Orient, car il y manque de justice, comme d’ailleurs dans ce monde. Quand les colons israéliens et les Palestiniens n’ont pas droit aux mêmes bus, aux mêmes hôpitaux, aux mêmes écoles … n’est-ce pas cela du racisme le plus abject, l’apartheid ? Cette triste réalité me rappelle bien la ségrégation raciale vécue par nos frères afro-américains aux USA. Aujourd’hui, à chaque fois que vous rencontrez les communautés afro-américaines, vous leur dites admirer le pasteur Martin Luther King, Malcom X, la brave Rosa Park… mais vous trahissez leur mémoire. Vous vous servez de la tristesse des Afro-méricains, vous manipulez à outrance leur histoire et leurs conditions pour paraitre un homme de justice et de compassion. Si les Martin Luther King, Malcom X… vivaient aujourd’hui, ils n’auraient jamais accepté les tristes conditions des Palestiniens et l’apartheid qu’ils subissent. Et pis, ils vous auraient désavoué. Sans les luttes de ces gens-là et les sacrifices d’autres frères et sœurs Afro-méricains, vous ne seriez jamais à la tête des Etats-Unis, en dépit de votre rhétorique, de vos idées.
Monsieur le Président, il y a eu des hommes et femmes qui ont payé le lourd tribut de la vie pour que les Afro-américains retrouvent leur dignité et cessent d’être traités en sous-hommes. La ségrégation raciale vécue hier par nos frères et sœurs afro-américains est la même que vivent aujourd’hui les Palestiniens depuis des décennies. Ils sont un peuple sans terre et Mahmoud Abbas disait en 2013 : «Nous sommes le seul peuple au monde encore sous occupation.» Vous imaginez-vous, Monsieur le Président, ne serait-ce qu’un instant dans une telle condition ? Ne seriez- vous pas frustré et surtout quand les plus forts de ce monde n’affichent aucune préoccupation à votre condition ?
Monsieur le Président, la passivité de votre administration dans le conflit israélo-palestinien et les escalades excessives de ces jours-ci sont un lourd crime contre l’humanité. Qui ne dit rien et ne condamne pas avec fermeté les massacres des femmes, enfants et populations civiles, consent. Aujourd’hui, la colonisation israélienne continue au vu et su de tous, alors que vous déclariez cette pratique illégitime. Elle continue bien depuis 1993. Les colonies se multiplient sous la complicité de votre Etat et des instances internationales. Votre sempiternel allié continue à coloniser, à chosifier et à vassaliser. Pourtant, vous aimez bien parler de droits de l’Homme. Et la liberté, n’est-elle pas l’une de vos prétendues valeurs ? Ou bien, les Palestiniens, eux, n’y ont pas droit ? Sont-ils des sous-hommes pour mériter une telle privation ?
Monsieur le Président, votre allié viole le droit international et renie ses engagements, alors que vous demandez la paix. Comment peut-on faire de la paix sur des bases précaires et fausses. La paix, c’est comme l’amour, elle se fait à deux. Vous demandez à Hamas de cesser toute activité terroriste et subversive, ce qui une excellente idée pour la paix. Mais je regrette votre pusillanimité lorsqu’il s’agit de dire à Israël d’arrêter la colonisation. Par la colonisation, votre allié détruit les habitations, dépossède les terres des Palestiniens et étend son contrôle sur les territoires d’autrui. Votre allié viole donc les frontières de 1967. Dans les différentes escalades, il tue les femmes, les enfants, les innocents. Il détruit les écoles, les hôpitaux, les routes et immole les personnes sans que vous ayez la moindre compassion. Des enfants handicapés, votre allié en fait de trop. Des enfants, aujourd’hui tués, mutilés, emprisonnés dans les goulags sionistes, aimeraient reprendre le flambeau non pas de la guerre, mais de l’espoir et réaliser le rêve manqué de leurs aînés et pères : la paix. Ces enfants frustrés deviendront à coup sûr des adultes manqués et des candidats au terrorisme sans fin.
Monsieur le Président, c’est bien votre système qui crée et alimente le terrorisme. Car le terrorisme et les violences sont les résultantes des accumulations de frustrations et de désespoirs. L’Histoire nous rappelle que lors des ségrégations raciales aux USA, les jeunes formaient des gangs pour protéger les leurs. Et lors de vos occupations du Japon, les Japonais usaient des kamikazes pour vous attaquer et se défendre.
Monsieur le Président, la partialité de votre administration et de vos institutions conduisent à briser des vies et des rêves. Elle empêche d’ailleurs toute paix pérenne. Elle empêche, aussi, les pauvres Palestiniens de rêver, car ils sont traumatisés. Quel sinistre dégât ! A Gaza, comme dans nombre de territoires palestiniens occupés, il n’y a pas d’eau, d’emploi… les populations et les institutions y vivent d’aides et d’assistance. Voilà ce qui crée et entretient le cercle vicieux de la pauvreté et les frustrations.
Monsieur le Président, une guerre qui tue des innocents n’est pas une guerre juste. Quel crime ont commis ces enfants, ces vieilles personnes pour qu’ils soient lâchement bombardés dans lors des différentes répressions de votre allié ? La Bible ne dit-elle pas que l’âme du pêcheur, c’est elle qui périra ? Mais pour vous, l’âme qui pêche vivra et celle innocente périra, voilà l’injustice. La charte des droits de l’Homme reconnaît le droit à la vie comme primordial. Pour nous autres humanistes, nous croyons en l’égalité des Hommes. Et déclarons qu’aucune vie ne surpasse une autre. La mort d’un innocent israélien est un crime, de même que celui d’un Palestinien. Dans chaque escalade, quand un Israélien est tué, votre allié tue 100 voire 200 Palestiniens. L’armée de votre allié mène encore des répressions excessives. Israël pratique le terrorisme et le racisme d’Etat, avec la complicité de la communauté internationale et des puissances de ce monde, tous en porte-à-faux avec leurs valeurs qu’ils déclarent. Les USA et la communauté internationale doivent arrêter leur soutien complice au sionisme, pour un dénouement du conflit israélo-palestinien.
Monsieur le Président, vous exigiez à chaque fois l’application du droit international quand il s’agit de protéger vos intérêts. Vous appelez même à l’autodétermination des peuples, mais s’agissant du peuple palestinien, vous lui refusez ce droit. Votre double standard, votre partialité, ainsi que celles d’autres dirigeants complices d’Israël dont ceux du Canada, de la France, du l’Angleterre, ont valu à votre pays la haine, le mépris des faibles et opprimés de cette planète. Car à chaque fois, vous condamnez sans même chercher à comprendre l’opprimé et innocentez les oppresseurs, s’agissant de vos protégés. C’est pourquoi on ne veut plus de vous, que ce soit en Afrique ou ailleurs. Avec vous, c’est toujours le viol, la force et l’oppression. L’incapacité à outrance des Etats-Unis à adopter une position de neutralité, une posture impartiale dans le conflit israélo-palestinien conduit à la radication du mouvement du Hamas et donne lieu à la légitimation du terrorisme. Dans de tels cas, les courants religieux immodérés émergent et légitiment le mal. C’est pourquoi ils outrepassent les limites des prescriptions religieuses, s’arment et deviennent violents afin de vous interpeller, vous les puissants inéquitables de ce monde.
Monsieur le Président, le terrorisme et certaines autres violences dans ce monde naissent des conséquences de l’inégalité et de l’injustice. Car entre pauvres et riches de ce monde, le gouffre ne cesse de s’élargir. Les uns ont presque tout et les autres manquent presque de tout. Pis, les riches et injustes confisquent les dignités des pauvres en leur faisant faire des choix adverses. Les pauvres ne peuvent donc élargir les champs de leurs opportunités et possibilités, et les domaines de leurs privations éclosent sans cesse. Les institutions dites internationales sont à la solde de grandes puissances injustes qui décident du sort des faibles. Alors qu’elles ne cessent de divertir avec les concepts de «démocratie» et de «droits de l’Homme». Elles utilisent le vocable démocratie alors qu’elles font de la «demon- cratie». Elles légitiment les dirigeants qui ne procèdent pas des peuples, car leurs intérêts sont en jeu et font la guerre la plus atroce aux choisis des peuples, pour les mêmes intérêts. Il y a démocratie nulle part dans ce monde, même pas aux Etats-Unis, où une minorité impose les agendas politiques. Des milliers de vos compatriotes n’ont pas droit à la santé, à l’éducation. Que c’est bien grave ! Et les instances internationales étant érigées par vous- mêmes pour ne défendre seulement que vos intérêts, elles sont donc biaisées, elles créent l’injustice et spolient les droits des uns, faibles, pour étendre les possibilités de capture des autres, les puissants à la main accaparante. Ces instances- là prennent des décisions injustices et en contradiction avec les valeurs qu’elles proclament. C’est pourquoi la déclaration de Balfour effectuée en 1917 est l’une des plus grandes injustices de ce monde. Elle s’est faite au sujet d’un Etat qui ne vous appartenait pas, vous les puissants. Elle considérait une terre sans peuple et la donna à un peuple sans terre. Quelle insulte à l’Histoire ! Balfour ne l’avait-il pas dit lui-même ? «La contradiction avec la lettre de la convention, la déclaration anglo-française de 1918 promettant l’indépendance aux Arabes des anciennes colonies ottomanes en récompense pour leur soutien aux alliés, est encore plus flagrante dans le cas d’une nation indépendante de Palestine que dans une nation indépendante de Syrie. En tout cas, en Palestine nous ne proposons même pas de consulter les habitants sur ce qu’ils souhaitent… Les quatre puissances – USA, Grande-Bretagne, France et la Russie – ont pris des engagements vis- à vis du sionisme à tort ou à raison, qu’il soit bon ou mauvais, le sionisme puise ses racines dans une tradition ancestrale pour satisfaire ses besoins présents et ses espoirs futurs, plus importants que les désirs ou les préjugés de 700 000 Arabes vivant sur cette vieille terre», nous rapporte Edward Said, dans son œuvre « The Question of Palestine». Voilà l’une des graves injustices que vous deviez résoudre et un péché que vous déviez tâcher d’absoudre par la repentance. Hélas !, vous perdurez dans la mauvaise voie, celle de l’injustice. C’est ce qui pousse les opprimés à s’en prendre à vos intérêts et brûler vos symboles : drapeaux, monnaies, édifices… en vue de vous interpeller. Ayez donc la subtilité de comprendre cela. Mais vous ne semblez jamais comprendre cela. Le monde a soif de paix. D’autres défis interpellent les peuples, dont ceux du développement humain.
Monsieur le Président, la paix est la dérivée première de la justice. Ceux qui tuent les innocents commettent des excès et des crimes. Mais vos sempiternelles contradictions et vos mépris pour certains peuples conduisent les gens à commettre ces excès-là pour vous interpeller. Les pratiques qu’ils adoptent sont lâches et odieuses, elles sont les conséquences du désœuvrement et de l’injustice. L’injustice engendre l’injustice et son processus s’auto-entretient. Le terrorisme de quelques Palestiniens est un acte d’interpellation face au terrorisme d’Etat israélien et une invite à la justice à la reconnaissance de leur Etat. Mais c’est aussi, une invite à la réhabilitation dans leurs droits humains et politiques, spoliés.
Monsieur le Président, les jeunes qui s’enrôlent dans les milices ont perdu tout espoir de vie meilleure, d’un lendemain radieux et leur moral ne tient plus qu’à un fil. Ils s’enferment donc dans la bulle et croient compenser leur privation d’ici- bas, de fait de vos injustices, par un au-delà radieux, en se faisant tuer par l’ennemi désigné. Souvent, ils savent bien que c’est contraire à leurs croyances religieuses. Le désœuvrement n’est pas bon. Et le terrorisme de certains Palestiniens est une piètre stratégie de désespoir.
Monsieur le Président, ces gens-là sont nombreux dans ce monde. Ils attendent de se faire tuer par l’ennemi désigné. Car dans ce monde, ils ont intériorisé l’idée qu’ils ne peuvent plus rien gagner et ont tout perdu : honneur, dignité. Les enfants orphelins faits par votre allié sont nombreux et deviennent aussi très haineux. Ils ont tout perdu et injustement. Dans vos écrits, vous en vouliez à votre père pour son son absence et vous exprimiez une certaine frustration. Pouvez-vous imaginer les douleurs, les angoisses et peines d’un enfant qui a perdu ses deux parents dans une guerre injuste ? Ces douleurs- là sont indicibles !
Monsieur le Président, il fut un temps où je vous admirais assez. Je trouvais en vous les traits de personnalités et le caractère du leader que le monde avait le plus besoin pour la prospérité et la paix. Vous aviez eu le prix Nobel de la paix sans promouvoir la paix et vous n’êtes plus le leader de la compassion, épris de justice que vous définissiez dans votre discours historique du Caire. Pourtant, votre propre histoire personnelle devait vous inspirer dans l’incarnation du leadership que le monde a le plus besoin.
Monsieur le Président, je suis au grand regret de vous dire que je suis déçu de vous. Au-delà de cette déception avouée, j’attends encore assez de vous et j’espère que le moment est bien venu pour que vous écriviez de nouvelles pages, nobles de l’histoire du monde par la résolution du vieux conflit israélo-palestinien et par la promotion de la paix dans notre monde.
Monsieur le Président, peut-être que vous ne vous donnez plus le droit de rêver. Car en fait, vous aviez tout entendu comme éloges et tout reçu comme récompenses.
Monsieur le Président, le monde oublie assez vite et l’Histoire a une mémoire longue et refuse le brouillon. Vos actions et dires s’inscrivent à la roue de l’Histoire et nul ne saurait les édulcorer. On ne vous jugera pas seulement dans le monde à l’aune de vos solutions contre la crise économique. Vous n’aviez même pas sauvé les ménages américains, mais vous aviez porté assistance aux marchés financiers, pour que leur déconfiture n’ait pas raison de votre pouvoir. Des milliers d’Hommes de notre planète vivent en perpétuelle crise et demandent la paix. Vos compatriotes vous jugeront par vos capacités à leur créer plus d’emplois, à garantir leur niveau de vie par une inflation monétaire faible – des déficits jumeaux raisonnables –, par l’amélioration de leur accès à la santé. Les entreprises américaines, elles, attendront de vous l’amélioration du climat des affaires mesurée par un taux de pression fiscale raisonnable et une fiscalité alléchante, et aussi un environnement favorable à l’innovation qui est le seul moteur de la croissance économique durable au-delà de l’état stationnaire de l’économie. Nous autres pauvres citoyens dans un monde aux puissants injustes, nous demandons la justice, la paix. On n’attend pas de vous de l’argent, car nous refusons l’assistanat inutile et toute mendicité, mais exigeons de la liberté pour nous permettre de mettre à notre profit notre génie créateur et créer de la richesse, en vue de faire émerger nos sociétés du tréfonds de la dureté à l’opulence de la richesse.
Monsieur le Président, ce n’est pas un jeune Arabe qui vous écrit. Je suis un jeune Noir, africain mais humain avant tout. Ce que je considère indigne l’est aussi pour l’Arabe, le juif, la Blanc caucasien, le Noir… Je défends mon identité noire, mais je refuse de nier l’autre, car nier l’autre c’est se nier. Et cela mène à l’impasse. Et accepter l’autre et par-dessus tout valoriser la différence, c’est s’accepter et s’exhausser. Voilà l’issue. Les tristes conditions des autres peuples m’interpellent et m’attristent. Je ne peux pas être indifférent aux malheurs des femmes, enfants, hommes, vieux et vieilles de la Palestine colonisée, mêmes s’ils sont arabes. Ils sont d’abord humains, avant d’être arabes.
Monsieur le Président, le monde d’aujourd’hui souffre à cause du «Moi» qui triomphe du «Nous». Lorsqu’Israéliens et Palestiniens s’affrontent, le Noir dit : je n’ai rien à y voir. Je suis noir. Quand musulmans et chrétiens s’affrontent et s’embrasent en Centrafrique, l’Arabe dit : ce sont des Noirs, qu’ils s’entretuent. L’autre vrai malheur, c’est que ceux d’entre les Hommes qui ont été honorés par la Providence refusent d’assumer les responsabilités qui sont les leurs. La bénédiction que vous aviez de Dieu est trop grande. Il vous incombe donc à assumer vos responsabilités et vous avez bien les capacités pour régler le conflit israélo-palestinien. Ce conflit est une création humaine et ce sont les Hommes qui doivent le résoudre et ils peuvent le faire. Il suffit qu’ils se réconcilient avec eux-mêmes, avec leurs valeurs. Et qu’ils cessent de devenir le bourreau de l’âme de ceux qu’ils croient être leurs alliés. Si vous devenez injuste parce que votre allié fait de l’injustice sa substance, c’est que vous êtes contradiction avec vous- même.
Monsieur le Président, réconciliez- vous, avec vous- même, avec vous valeurs. Ne laissez pas les autres aller contre vos valeurs et trahir votre humanité, fussent-ils vos alliés. Les mandats des dirigeants s’écoulent, mais les faits historiques demeurent.
Monsieur le Président, votre pays ne manque pas de penseurs, de grandes entreprises, des grands chefs d’entreprise, mais manque de politiciens adroits pour promouvoir par les paroles et actions la paix dans ce monde. L’impartialité et l’objectivité vous manquent souvent en politique. Vous vous êtes trop engagés dans des guerres idiotes, vous avez trop pris de décisions sans faire l’arbitrage entre leurs coûts et leurs opportunités. Vous avez trop mené une mauvaise politique étrangère dénudée des valeurs, mais inspirée par l’avidité. Vous avez trop adossé Israël au point que vous ne comprenez même plus vos intérêts. Pourtant, une politique étrangère basée sur les valeurs est plus rentable à long terme que celle adossée aux intérêts cupides. Je croyais la politique américaine pragmatique, mais elle ne l’est pas, car ses politiciens usent de l’émotion là où il faut la raison. Je ne sais pas pourquoi les politiciens américains ne comprennent pas qu’ils perdent assez avec les guerres stupides ou en soutenant des alliés non pacifiques, comme Israël. Avec la paix, tous nous gagnons, mais les puissances comme les Etats-Unis gagnent le plus. Car elles peuvent faire accéder leurs multinationales à de nouveaux marchés, de nouvelles sources de richesse et créer pour elles de grosses opportunités. Avec l’instabilité, la guerre, l’injustice, vous perdez donc le plus.
Monsieur le Président, aujourd’hui, les pays africains ne veulent plus de vous et c’est pour cela que la Chine y est invitée. Vous voulez apprendre aux Africains la haine, mais vous ne comprenez pas que vous êtes responsable de ce qui vous arrive. Vous récoltez bien les fruits de vos mauvaises politiques étrangères plus émotives que rationnelles et souvent hâtives. Et si vous perdurez sur cette mauvaise voie, vous ferez perdre à votre pays la première puissance mondiale, s’il ne l’a pas déjà perdue.
Monsieur le Président, il n’est pas à votre avantage d’être l’ennemi de tous. Car vous ne gagnerez jamais la guerre contre tous. Avec la confiance, vous gagnerez mieux. Avec l’impartialité et plus de considération des autres pays, vous serez plus sujet de suspicions et le cycle de la méfiance serait brisé. Le monde dans lequel nous vivons exige de faire la paix. Israël perd aussi assez en étant l’ennemi de toute une région. Avec la paix, il gagnerait plus. Les politiciens israéliens parlent de la paix, et on est alors en droit de leur demander comment ils comptent la faire ? Avec la force ? Avec les concessions ? Par la guerre, il ne s’imposera jamais de façon viable et serait toujours un Etat à proie à l’insécurité. Actuellement, il dépense un argent fou pour se défendre, alors que ces sommes colossales devraient être allouées à des investissements productifs. L’Histoire rappelle qu’à chaque fois qu’il a fait de gros efforts de guerre, il a eu des croissances économiques léthargiques et a même connu la récession après la guerre de l’an 2000. Les économistes le savent, les économies à la croissance rapide et durable ont des instabilités politiques. L’Etat d’Israël a fait assez de progrès pour le développement, et ce, dans un délai rapide. Il serait allé plus loin s’il ne souffrait pas de problèmes d’instabilité et d’insécurité.
Monsieur le Président, en vous prenant au mot quant à votre volonté de la résolution de ce conflit, voilà les défis auxquels vous tâcherez de relever :
1- Mettre en œuvre un plan de confiance : cela veut dire que vous devez être impartial dans vos actions et les condamnations, surtout s’agissant des actions terroristes provenant des deux camps et aussi de la colonisation israélienne. Peut-être qu’il faut constituer une instance spéciale pour se charger de ce conflit et vous pourriez faire appel à l’ONU. Une telle instance devrait avoir les pouvoirs juridiques et opérationnels pour mettre en place une feuille de route qui tient compte des résolutions anciennes de l’ONU et faciliter les négociations. Les discussions actuelles sous votre houlette me paraissent être des salles de cinéma vide. Les politiques discrétionnaires, qui vous sont chères, mènent à des incohérences inter-temporelles. On ne peut parler de paix dans les clubs de parrainage. Les parties concernées doivent donc pouvoir s’armer des meilleures défenses pour ne pas sortir lésées à la suite des accords. Ce qui causerait le non- respect des contenus des accords.
2- L’arrêt de la colonisation, de l’invasion et de l’occupation israélienne :
Monsieur le Président, on ne peut pas parler de la paix en public et pratiquer son contraire en privé. On ne peut pas parler de la paix et poser les actes antagoniques à la paix. La paix ne se décrète pas, mais se négocie, se construit. Votre allié viole les résolutions de l’ONU au sujet de respects de frontières 1967 et de l’arrêt de la colonisation. Il viole donc le droit international. Vous ne condamnez jamais cette violation avec des termes forts et efficaces. Vous faites de la diversion. Et vous appliquez un double standard. S’agissant de l’Iran, de la Russie…, il faut condamner. Et vous faites pleuvoir des tonnes de sanctions. S’agissant d’Israël, vous n’avez pas le courage de le sanctionner. Voilà, votre injustice, votre cynisme. Il vous faut condamner cette violation par des sanctions conséquentes, car elle sape la confiance des parties et rend la paix caduque. Je la condamne autant que le terrorisme.
Monsieur le Président, les colonies éclosent et passent de 281 000 depuis 1993 à plus de 550 000 logements. Pourtant, à la conférence d’Annapolis en 2007, le gouvernement israélien avait proclamé le gel de la colonisation. En 2008, il avait proclamé le moratoire. Le gel ou le moratoire ? N’est-ce une contradiction ? En 2010, lors de la visite de votre vice-président, Joe Biden, le gouvernement israélien lui avait annoncé sa volonté de construire 16 000 logements à Jérusalem- Est. N’est-ce pas aussi une contradiction et une violation de ses propres engagements ? Joe Biden ne lui avait rien signifié. Qui ne dit rien consent. Et ce qui est grave et préoccupant, c’est le fait que certaines colonies sont à l’intérieur même des frontières de 1967.
3- L’arrêt du terrorisme : l’arrêt du terrorisme de la part du Hamas a toujours été un point crucial lors des différentes négociations. Toutefois, on est en droit de se demander qui du Hamas ou de l’Etat israélien terrorise le plus. En toute évidence, sans nier le terrorisme de la part du Hamas et tout en condamnant fermement ses attitudes de nature à conduire aux escalades, l’Etat israélien pratique un terrorisme plus cruel, et ce, depuis son origine. N’oublions pas son massacre de civils lors de différentes interventions, les expulsions brutales de 70 000 civils de Lydda et de Ramallah en 1948. A cela s’ajoute le massacre d’autres centaines de civils dans les villages sans défense de Doueimah près de Hébron en octobre 1948, les boucheries de Quilbya, Kafr kassem, des Bédouins dans les zones démilitarisées peu après la guerre de 1948…
Ce terrorisme israélien, vous ne l’avait jamais condamné. Votre problème de double standard rend vos démarches et initiatives vaines. Vous êtes à la fois juge et parti. Le terrorisme d’Etat institué par Israël radicalise les positions des factions armées du Hamas. Il y a à peine quelques jours, les médias du monde entier montraient les images d’enfants palestiniens cruellement lynchés par les militaires israéliens à la plage. Sont-ils des terroristes, ces enfants ? Quand un enfant israélien est tué, l’Etat criminel d’Israël tue 100 voire 200 enfants. Voilà aussi le racisme le plus abject.
4- Le statut de Jérusalem : l’Etat d’Israël réclame Jérusalem comme capitale indivisible d’un Etat juif. Or, cette ville est revendiquée par les musulmans et chrétiens de l’Etat palestinien. Elle est terre promise pour les juifs, terre sainte pour les chrétiens et terre sacrée pour les musulmans. A quand la fin de l’extrémisme israélien ?
5- Le droit de retour des réfugiés : c’est aussi l’un des points les plus épineux, comment réhabiliter les Palestiniens expulsés de leurs maisons depuis 1948 et qui errent dans le monde, car on a fait d’eux un peuple sans terre. Ils sont nombreux dans le monde, ils sont estimés à plus de 5 millions au Liban, en Jordanie etc. Ces réfugiés de plus de trois générations revendiquent le droit de retour à la maison. Comment Israël compte-t-il s’y prendre, alors qu’il exige la reconnaissance de son Etat comme un Etat juif ? Ne va-t-il pas nier ses propres citoyens arabes, chrétiens et musulmans ?
6- La libération de tous les prisonniers politiques dans les goulags israéliens : ils sont des centaines de personnes, jeunes, femmes, hommes et mêmes des enfants qui croupissent dans les camps de concentration israéliens. Ils y sont inhumainement traités. Vous aimez souvent produire des rapports accablants sur les conditions de détention des prisonniers dans les prisons concernant les autres Etats. Vous savez bien, pourtant, que les droits des prisonniers ne sont pas respectés dans les prisons israéliennes et que les prisonniers palestiniens y meurent par centaines, mais vous préférez le silence. Leur libération a toujours été au menu. Il faut donc que vous exigiez des actions concrètes de la part de votre allié.
7 – L’accès des peuples palestiniens aux terres agricoles et à l’eau : dans le conflit israélo- palestinien existe aussi la politique de l’eau. La position géographique d’Israël ne lui donne pas accès aux eaux douces pour sa population, c’est pour cela que ses stratégies d’invasion, d’occupation riment avec accaparement des terres agricoles arabes les plus rentables et les sites les mieux fournis en eau, comme le Jourdain. Il faut arrêter tout de suite ce crime et ce viol des droits humains !
8- Mettre fin au blocus de Gaza : ce point est vraisemblablement l’exigence du Hamas pour un cessez-le- feu, et elle est légitime. Car depuis 2006, les populations du Gaza sont prises au piège du blocus et manquent de tout. Ce qui augmente le niveau du chômage, alimente la pauvreté, et crée donc le désœuvrement. Le populations du Gaza doivent pouvoir vivre librement sur leurs terres, ce qui signifie qu’elles doivent échanger avec l’extérieur pour augmenter leurs palettes de choix et sortir du bourbier dans lequel elles se trouvent. C’est bien Israël qui n’a jamais respecté les accords et qui a encore violé les clauses du cessez-le-feu de 2012. Cette exigence n’est donc pas nouvelle. Et dire que c’est le Hamas qui refuse obstinément le cessez- le-feu, c’est donc mentir.
Monsieur le Président, en 2009 vous disiez à Accra : «De même qu’il est important de se soustraire à la contrainte d’une autre nation, il est encore plus important de se forger sa propre nation.» A quand un Etat palestinien, pour abriter la nation palestinienne chrétienne, musulmane ? Je vous ai rappelé vos contradictions et il vous incombe de redorer votre image en rendant justice et en vous repentant.
Monsieur le Président, je ne suis pas antisémite, je suis antisioniste, comme je suis contre le terrorisme d’où qu’il vienne. Je suis contre toute idéologie qui croit en une race supérieure. Je crois en l’égalité des Hommes, des races, des ethnies. Je crois en l’humanité, en l’idée selon laquelle notre diversité est une richesse. Je veux la paix dans ce monde. Car avec l’instabilité, aucune économie ne peut croître durablement et les humains que nous sommes ne pourront pas élargir leurs palettes de choix.
Monsieur le Président, je ne suis pas anti- américain. Je vous ai bien dit qu’il n’est pas de votre intérêt de mener la mauvaise politique étrangère actuelle qui est la vôtre. J’admire vos économistes, vos récipiendaires de prix Nobel, de même que ceux juifs. Je suis seulement opposé par conviction à vos politiques actuelles et celles israéliennes. L’Etat d’Israël serait une puissance régionale s’il arrivait à faire la paix et cela passe par les concessions. Aujourd’hui, un Etat d’Israël prospère ne peut émerger sans sécurité le long de ses frontières, bien que celles- là soient imposées. Je pense que les Etats arabes ont compris qu’ils ont assez perdu dans ce conflit et qu’ils sont prêts à faire des concessions pour la paix. La promiscuité n’est pas une bonne stratégie pour Israël.
Monsieur le Président, la vie des milliers de civils est en danger avec cette action terrestre israélienne dans la bande de Gaza. Il faut agir pour arrêter le génocide programmé de ces pauvres populations. Au nom d’une lutte contre le terrorisme, et de la sécurité de ses populations, Israël ne peut pas procéder à une punition collective. Les citoyens de Gaza ne sont pas tous responsables des roquettes dirigées vers les villes israéliennes, ils ne méritent donc pas tous ce carnage. Il faut revoir cette politique et mettre fin au blocus contre Gaza. Et voilà la voie du salut ! Les enfants, les femmes, les civils ont payé injustement le lourd tribut du sang et de la vie. Cela doit arrêter ! L’issue à toutes ces frustrations passe par les négociations et la création du plan de confiance.
Monsieur le Président, il n’y a pas de guerre entre le Hamas et Israël, le rapport de force n’étant pas le même. Le premier se défend et l’autre use des armes interdites et fait des populations civiles de Gaza des cobayes pour expérimenter ses nouvelles armes. Ici, il n’y pas de guerre, mais une invasion d’une population civile, et un terrorisme d’Etat. Il faut arrêter donc cette invasion.
Ibrahima Sanoh, étudiant guinéen vivant au Maroc
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