Louisa Hanoune va-t-elle intégrer le gouvernement après avoir mené campagne pour Bouteflika ?

De tous les candidats à la présidentielle du 17 avril, Louisa Hanoune s’est distinguée par son soutien zélé mais néanmoins déguisé au président de la République. Mme Hanoune a fait campagne non pas pour elle et son programme, mais au profit du président-candidat et contre son principal rival, Ali Benflis. Tous les observateurs l’ont relevé. Et la sanction populaire fut sévère. Louisa Hanoune, qui s’attendait à une deuxième place qu’elle a réclamée dès la clôture, jeudi dernier, des bureaux de vote, n’a finalement été créditée que de 1,37% des suffrages exprimés, soit à peine 140 000 voix. Un score qui correspond à la faible affluence qu’elle a enregistré durant sa campagne électorale. La secrétaire générale du Parti des travailleurs a refusé de considérer cette dégringolade en termes de voix comme une défaite politique, estimant que «le plus important est que le président Bouteflika soit le vainqueur car il incarne l’unité nationale». L’éternelle candidate malheureuse à la présidentielle considère que la réélection de Bouteflika était «attendue» et «évidente» en raison de ses «grandes réalisations» durant les trois quinquennats passés. «Le vote des citoyens algériens en faveur de M. Bouteflika était franc, clair et net et ne laisse aucune place au chantage et à la manipulation du destin et de l’avenir du pays », a-t-elle soutenu, saluant au passage la «maturité » et «l’éveil» politique du citoyen algérien à l’occasion de ces élections. Elle a expliqué que la majorité avait accordé la priorité à la préservation de la paix et de la stabilité, affirmant par ailleurs que le changement politique démocratique était «différé» et «non abandonné». «L’Algérie est sortie grandement victorieuse de ce scrutin. Le peuple, à travers le choix qu’il a exprimé, n’avait pas voulu faire un saut dans l’inconnu», a-t-elle soutenu, soulignant que le choix des électeurs en faveur d’Abdelaziz Bouteflika était un vote «refuge, résistantiel et défensif», pour la préservation de «la stabilité, la paix et la souveraineté nationale». Tout au long de sa conférence de presse, elle a défendu les résultats obtenus par Bouteflika. Elle a qualifié le scrutin du 17 avril dernier de «transparent», de «propre» et d’«inattaquable». En s’attardant sur la victoire «bien méritée» de Bouteflika, Louisa Hanoune tentait, en effet, de cacher sa «défaite» non assumée, puisqu’elle estime que le score qu’elle a obtenu est «plutôt positif», elle qui a perdu plus de 400 000 voix par rapport à la présidentielle de 2009 où elle avait obtenu 600 000 votes en sa faveur. Louisa Hanoune, qui ne critique jamais le chef de l’Etat, défend, particulièrement ces dernières années, le bilan du président de la République. Se prépare-t-elle à rejoindre enfin le gouvernement ou continuera-t-elle à seulement négocier des sièges au parlement ?
Sonia B.

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