Me Aït-Larbi propose une plateforme de sortie de crise pacifique

L’avocat bien connu et ancien sénateur démissionnaire du tiers présidentiel, Mokrane Aït-Larbi, qui se projette déjà dans l’après-17 avril, a rendu publique une déclaration dans laquelle il propose une plateforme pour sortir de la crise politique qui secoue actuellement le pays, à travers un «changement pacifique». Dans ce cadre, l’intellectuel, qui fait un bilan plutôt négatif du déroulement de la campagne électorale, marquée, selon lui, par «l’échange d'accusations et d'insultes, et de fausses promesses», livre six propositions sur lesquelles il s’appuie pour développer son argumentaire. Tout en insistant, en premier lieu, sur «la nécessité d'un changement par des moyens pacifiques», Me Aït-Larbi propose, dans le second point, l’élaboration d’une Constitution consensuelle qui limitera les mandats présidentiels à deux seulement, l’élargissement du champ des libertés fondamentales, des droits de l'Homme et du citoyen, la réduction des pouvoirs présidentiels en faveur du gouvernement et du Parlement, l'indépendance du pouvoir judiciaire, la lutte contre la corruption sous toutes ses formes, l’alternance au pouvoir et des élections honnêtes. Dans le troisième point, Me Aït-Larbi souhaite la révision de certaines lois, en priorité celles en rapport avec les élections, les partis politiques, les associations, les médias et l'audiovisuel. , L’avocat propose, dans le point suivant, la facilitation de l’accès à tous les domaines et aux institutions aux jeunes Algériens. Me Aït-Larbi insiste, dans le cinquième point, sur la nécessité d’éloigner l’armée du jeu politique et de la mettre «au service exclusif» du peuple, de la nation et de l'Etat, «indépendamment de la majorité présidentielle ou parlementaire». En dernier lieu, il évoque «la nécessité de construire un Etat démocratique et de rejeter l'idée d'un état théocratique». Tout en assurant qu’il est prêt à participer à toute initiative «visant à un changement pacifique dans le service du peuple», l’avocat propose la mise place des mécanismes d’un dialogue national qui sera conduit par un comité national composé de représentants des partis politiques, des associations et des personnalités, mais aussi du pouvoir. Il voit en l’ancien président de la République Liamine Zeroual la personne idoine pour cette tâche. Il sera, ensuite, question de l’organisation d’élections présidentielles et législatives dans une période comprise entre 12 et 18 mois. Et dans le cas où les tenants du pouvoir refuseraient toute négociation à propos d’une sortie de crise pacifique ? «Si le pouvoir ne répond pas favorablement à la volonté du peuple pour la transition vers un système démocratique par des moyens pacifiques et conformément aux normes de l'Etat, il portera, seul, la responsabilité de ce qui pourrait arriver», explique Me Aït-Larbi.
Amine Sadek
 

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