Quand la corruption fait pleurer le ministre
Le nouveau ministre de la Justice, garde des Sceaux, Mohamed Charfi, a versé de chaudes larmes aujourd’hui à l’ouverture de la session ordinaire du Conseil de la magistrature. Visage grave et gestes fermes, le ministre dresse, dans son allocution d’ouverture, un sombre tableau de la situation de la justice en Algérie. En évoquant les maux qui rongent la société, dont la corruption, le nouveau ministre éclate en sanglots. Les participants sont surpris par les larmes de cet ancien magistrat et ne comprennent pas ce qui les a provoquées. Le ministre se ressaisit rapidement et termine son discours sous un tonnerre d’applaudissements. Un discours programme qui a insisté sur la réhabilitation du corps de la justice, sur la lutte contre tous les fléaux et les crimes. Il met comme priorité, pour le secteur, «la corruption métastasique» qui risque, selon lui, de «gangrener le tissu social, de dénaturer l’effort d’édification de l’Etat de droit, de pervertir le fonctionnement de l’économie nationale, de ronger les liens des citoyens avec les représentants de l’Etat et pourrait même, s’il n’y est pas mis un frein, menacer les relations des citoyens entre eux et mettre, ainsi, en péril la paix sociale». Il dénonce ainsi «les corrompus et les corrupteurs qui ne laissent aucun service public à l'abri de ce fléau», se réjouissant de constater que de nombreux cadres de l’Etat tentent par tous les moyens légaux de contribuer à réduire considérablement ce fléau.
Sonia B.
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