Quand Mireille Duteil et José Garçon confirment leurs liens avec l’agent de la DGED Ahmed Charaï
En voulant se dédouaner du contenu compromettant des documents mis en ligne par un hacker marocain qui se présente sous le nom «Chris Coleman», deux journalistes françaises, Mireille Duteil et José Garçon, s’enfoncent. Dans un long article publié aujourd’hui par Le Point sous le titre : «Nous sommes otages d’une machine à salir», ces deux journalistes ont tenté maladroitement de démentir leur compromission avec le Makhzen qui se paye à travers son agent Ahmed Charaï, directeur du magazine L’Observateur.ma, les services de plusieurs journalistes français pour ses besoins de propagande contre l’Algérie et le Sahara Occidental. Pour se défendre, ces deux journalistes commentent par présenter leur «ami» Ahmed Charaï qui serait victime d’attaques pour «son lobbying à New York dans les coulisses des négociations sur le Sahara Occidental à l’ONU». Elles reconnaissent, au passage, avoir publié des chroniques dans l’un des médias détenus par l’agent de la DGED marocaine (services de renseignement et de sécurité intérieure) Ahmed Charaï, à savoir L’Observateur.ma pour lesquelles ont été rémunérées. «Parmi les médias d'Ahmed Charaï, un hebdomadaire, L'Observateur du Maroc, paru en 2008, dans lequel nous publions des chroniques toutes les semaines », ont-elles écrit. «L'histoire commence quand Ahmed Charaï nous demande de lui donner un coup de main à titre amical pour lancer le premier site marocain sur le web, qui deviendra cet hebdo. Il nous sollicitera aussi en 2011 pour collaborer à une version francophone de la revue américaine Foreign Policy (dont une première mouture éditée à Paris avait disparu en 2009). Ce projet nous paraît d'autant plus intéressant que des articles originaux axés sur les questions méditerranéennes doivent compléter l'édition américaine», ont-elles raconté sans pour autant livrer les sujets traités dans ces chroniques bien orientées contre l’Algérie et le Sahara Occidental. Des chroniques dans lesquelles elles louent également le rôle et l’efficacité de la diplomatie marocaine. Elles estiment que la cascade de documents diplomatiques marocains rendus publics par le hacker «Chris_Coleman 24» «atteste par ailleurs d'une évidence : dans cette cyberguerre, les journalistes ne sont qu'une sorte de "produit d'appel" destiné à lancer, grâce à son aspect sulfureux ("la corruption de la presse française"), cette campagne que Rabat impute à Alger et que l'Algérie attribue à un "hacker marocain" sans fournir d'indice accréditant cette affirmation». Elles justifient leur silence par leur longue carrière de journaliste qui prouve leur professionnalisme et leur indépendance. Ne démentant pas avoir été payées par Ahmed Charaï, les deux journalistes mettent en avant la thèse du complot qui aurait été fomenté par les Algériens. Une thèse largement mise en avant par les responsables marocains. «Il nous semblait enfin que certains signes étaient de nature à au moins envisager un "intérêt" algérien dans cette affaire : la diffusion à la mi-novembre d'une longue émission de la télévision algérienne consacrée aux "révélations de Chris Coleman, le hacker marocain patriote", la reprise systématique de ses tweets d'abord par Algeriepatriotique et par un site pro-sahraoui Diaspora Sahraoui ensuite. Une reprise agrémentée désormais d'articles à charge contre nous, qui s'est étendue ensuite à plusieurs quotidiens algériens», ont-elles conclu. Pleurnicheuses, ces deux journalistes n’ont finalement convaincu personne. Il suffit de jeter un coup d’œil sur les commentaires suscités par leur article.
Rafik Meddour