Une députée maroco-algérienne originaire d’Oujda qualifie l’Algérie de «société bâtardisée»

Salima Faraji se dit maroco-algérienne et semble, donc, revendiquer son algérianité. Elle ne manque pas aussi de préciser qu’elle a «encore de la famille de l'autre côté de la frontière». On peut penser qu’elle en tire fierté. Mais non, au contraire, elle insulte l’Algérie et les Algériens. «La jeune députée PAMiste d'Oujda», comme la présente le site marocain qui publie son interview, se sent obligée de dire ceci : «La société algérienne a été bâtardisée.» S’appuyant sur les allégations marocaines au sujet des tirs attribués à des militaires algériens, elle accuse l’Algérie d’être «dans un processus d'une véritable guerre déclarée contre le Maroc». On sait que les autorités algériennes ont réagi et rejeté ces accusations. Le ministère algérien des Affaires étrangères a fait remarquer que «plus d'une fois par le passé, des incidents graves impliquant les forces de sécurité marocaines se sont produits dans la région frontalière sans que cela n'ait induit une quelconque prise de mesures de la part des autorités marocaines en dépit des nombreuses démarches officielles entreprises par la partie algérienne». Mais l’avocate d’Oujda, Salima Faraji, n’en tient pas compte. Son algérianité ne l’empêche pas de faire, au contraire, dans la surenchère anti-algérienne. Comment expliquer cette attitude en apparence contradictoire autrement que par la «makhzenisation» qui touche, par diverses voies, de larges pans de la société au Maroc, n’épargnant ni les avocats ni les journalistes qui prennent pour cible privilégiée, voire unique, l’Algérie, à cause, il ne faut pas l’oublier, du soutien qu’accorde notre pays à la lutte du peuple sahraoui pour son indépendance. Le Sahara Occidental est la dernière portion de territoire en Afrique à rester sous domination coloniale et l’occupant est le Maroc voisin. L’Algérie, fidèle aux principes qui guident sa politique internationale, appuie le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui. Il est indéniable que la virulence des propos hostiles à notre pays est fonction de la question du Sahara Occidental. Si le Makhzen a choisi ce moment pour actionner ses provocateurs, ce n’est pas fortuit. Rappelons que le Conseil de sécurité devrait examiner le dossier du Sahara Occidental le 27 octobre. Un article publié hier sur ce site a fait ressortir l’intention du Maroc d’envenimer le contexte régional par une exagération indécente d’un banal incident frontalier créé par l’intrusion en territoire algérien de trafiquants marocains. L’objectif du Makhzen est de faire diversion en donnant une autre dimension, artificielle, à une question politique claire et nette, qui relève du registre de la décolonisation. La démarche du Maroc n’a, d’ailleurs, pas surpris les spécialistes de ce dossier qui s’attendaient à une «sortie» provocatrice du Makhzen, mais la prévoyait plutôt dans un discours officiel. La situation est, de toute évidence, défavorable au Maroc. Fait significatif : élu membre non permanent au Conseil de sécurité de l'ONU pour la période 2015-2016, le Venezuela a inscrit sur son agenda l'indépendance du peuple sahraoui comme une priorité durant son mandat, à partir du 1er janvier 2015.
Houari Achouri
 

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