Mohammed VI prive les prisonniers de Gdeim Izik de leurs familles
Les proches, parents et familles des prisonniers politiques sahraouis détenus injustement, après le démantèlement violent du camp de Gdeim Izik par les forces marocaines en 2010, ont dénoncé ce lundi les transferts forcés des prisonniers politiques sahraouis vers six prisons marocaines très éloignées de la ville de Laâyoune occupée.
Dans une déclaration reprise par des médias espagnols, les familles des prisonniers politiques sahraouis ont «condamné et dénoncé les transferts forcés de leurs enfants injustement détenus par l’occupant marocain à l’issue d’une série de procès très décriés par les observateurs internationaux ainsi que par les organisations de défense des droits de l’Homme et des associations juridiques françaises, espagnoles et autres». Les prisonniers sahraouis ont été ainsi transférés vers diverses prisons marocaines, dont la plus éloignée de Laâyoune occupée est celle de Tifilt, située à 1 346 km, et la plus proche est celle de Bouzakarine (460 km), ont souligné les familles.
Celles-ci ont, par ailleurs, demandé «une enquête internationale sur les souffrances causées aux prisonniers pendant leur détention et notamment les tortures, les mauvais traitements et la violation constante de leurs droits en état d’emprisonnement». Les parents des prisonniers politiques sahraouis ont également exigé «la libération immédiate des prisonniers politiques afin de mettre fin à leur souffrance». Plusieurs associations internationales, notamment espagnoles et françaises, avaient condamné les peines prononcées contre les détenus politiques sahraouis du groupe de Gdeim Izik par la cour d’appel de Rabat, exigeant leur libération et l’arrêt de la répression marocaine contre les Sahraouis dans les territoires occupés. Ces associations et organisations avaient demandé l’annulation du verdict du 19 juillet dernier, la libération des prisonniers politiques sahraouis et l’arrêt de la répression dans les territoires sahraouis occupés par le Maroc.
Après sept années de détention et sept mois de procès défaillant (31 audiences), la cour d’appel de Rabat avait prononcé des peines allant de deux ans de prison ferme à la perpétuité à l’encontre des détenus politiques sahraouis, rappelle-t-on. En raison de leur participation au camp de Gdeim Izik (démantelé avec violence par les forces d’occupation marocaines le 8 février 2010), 24 militants sahraouis ont été condamnés par un tribunal militaire le 17 février 2013 à de lourdes peines de prison.
Le 27 juillet 2016, la cour de cassation a cassé ce jugement et renvoyé l’affaire devant la cour d’appel de Rabat. Le nouveau procès, qui avait commencé en décembre 2016, s’est terminé le 19 juillet 2017 par un verdict qui avait reconduit les peines prononcées par le tribunal militaire marocain. Fortement décrié, les observateurs internationaux avaient souligné que «ce procès avait été hautement politique puisque les accusés avaient été arrêtés pour leurs engagements pour la défense des droits humains au Sahara Occidental et pour leur lutte en faveur de l’autodétermination».
R. I.
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