Echec du CCG à la conférence de Tunis
Les conclusions de la conférence dite des «amis de la Syrie», tenue hier vendredi à Tunis, en présence des représentants de 50 pays, dont l’Algérie, n’ont pas été du goût des plus fervents partisans de l’intervention internationale en Syrie, à l’image de l’Arabie Saoudite, dont le représentant, le ministre des Affaires étrangère, Saoud Al Fayçal, a affiché son insatisfaction à la clôture des travaux, menaçant même de ne plus prendre part à des actions qui excluraient une action musclée pour «faire plier le régime de Bachar Al Assad». Et pour cause : la déclaration sanctionnant les travaux de la réunion s’est contenté d’appeler à l’organisation d’une aide humanitaire multiforme et urgente pour «sauver la vie des populations civiles» et un appel à la cessation des hostilités et, plus remarquable encore, «encourager le dialogue qui n’exclurait pas le régime de Damas» pour trouver une solution politique et négociée à la crise qui perdure depuis 11 mois.
Autre signe de l’échec des monarchies du Golfe : l’absence d’une frange importante de l’opposition syrienne qui continue à contester la légitimité du Conseil national syrien (CNS), auquel la conférence renouvelle néanmoins sa caution, sans aller, toutefois, jusqu’à une reconnaissance formelle.
Le non-aboutissement de cette conférence à une solution extrême en Syrie était en fait patent, dès l’annonce du boycott de la Chine et de la Russie, qui confirmaient ainsi un soutien indéfectible à Damas, après avoir fait usage de leur véto au Conseil de sécurité pour faire barrage à une proposition de la Ligue arabe qui consistait en l’envoi d’une force internationale en Syrie.
Ghani B.