Syrie : la trahison du Hamas
Soutenu et hébergé à Damas, avec tous les risques et périls que cela constituait pour un régime qui a de tout temps été dans le collimateur de Tel-Aviv, le Hamas palestinien a choisi de s’en démarquer, à un moment crucial de la crise syrienne. Après le transfert du siège de son bureau politique vers la capitale jordanienne, il y a deux mois, c’est au tour du chef du gouvernement de Ghaza, Ismaïl Heniyeh, d’afficher publiquement le repositionnement de son mouvement à la faveur des soulèvements qui affectent la région depuis une année et qui sont partout favorables à la mouvance islamiste. Il l’a déclaré dans un discours, ce vendredi, à l’université d’Al Azhar, au Caire : «Nous saluons la lutte héroïque du peuple syrien pour la liberté et la démocratie !»
C’est bien la première déclaration hostile à Damas émanant d’un haut dirigeant du Hamas. Il reste qu’un tel repositionnement confirme la thèse reprise par certains observateurs, selon laquelle le mouvement islamiste palestinien, historiquement affilié à la confrérie des Frères musulmans mais financé depuis toujours par Damas et Téhéran, a choisi depuis quelques mois de se «vendre» exclusivement au Qatar, grand parrain des «révolutions arabes».
Ghania B.
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