Louisa Hanoune : «Le Premier ministre aurait dû se taire !»

La secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, a lancé une attaque frontale contre le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, l’accusant, en des termes à peine voilés, de «tentative de fraude». Continuant de commenter l’inscription des militaires sur des listes électorales en dehors des délais impartis à cette opération, Louisa Hanoune conseille au Premier ministre et néanmoins secrétaire général du RND de se taire. «J’estime que la réponse d'Ahmed Ouyahia bien entendu est étrange et totalement déplacée», a-t-elle lancé dans un meeting tenu, mardi, à Bouira. Réitérant ses accusations de «tentatives de fraude» à travers l’inscription de milliers de militaires sur les listes électorales dont 33 000 à Tindouf, Mme Hanoune considère que le Premier ministre aurait mieux fait de s’adresser «aux juges qui ont refusé d’inscrire ces militaires sur les listes électorales notamment à El-Oued et dans une dizaine d’autres wilayas». Pour elle, ces juges sont des braves parce qu’ils ont tenu tête à «ceux qui ont ordonné ces inscriptions contraires à la réglementation». Si elle s’est livrée à un chapelet d’accusations, Mme Hanoune n’a cité aucun nom. Elle s’est contentée de parler «de personnalités politiques», pour dire, selon toute vraisemblance, que ce n’est pas l’œuvre des militaires. Mme Hanoune a dénoncé, pour la première fois jeudi dernier, ces listes supplémentaires «gonflant considérablement le corps électoral». Ce à quoi le Premier ministre a répondu en déclarant, dimanche à l’APN, que «les militaires ne sont pas des trafiquants, la République encore moins», qualifiant les accusations de Mme Hanoune de «pures affabulations», assimilant cela à une propagande.
La secrétaire général du PT a demandé, dans ce sillage, au président Bouteflika de désigner une commission pour enquêter sur ces nouvelles listes électorales qui ont connu un rajout des militaires dans certaines wilayas du pays. Mme Hanoune a, par ailleurs, plaidé pour une «lutte contre la corruption politique» qu’elle considère comme «seul gage de l’assainissement du climat politique et social, et ce, tout en préconisant également une «révision des critères de candidature à l’APN et des privilèges accordés aux députés».
Sofiane B.
 

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