Après avoir divisé le Soudan, l’Occident prépare le morcellement de la Libye
Le plan de partition de la Libye est en œuvre, traduit dans la réalité par la création de la région autonome de Barka qui correspond à l’est du pays connu sous le nom de Cyrénaïque. Le président du CNT, Mustafa Abdeljalil, a été très prompt à réagir, comme s’il s’y attendait, et il est certainement bien placé pour savoir d’où vient le coup mortel porté à l’unité territoriale de la Libye. Il accuse certains pays arabes de soutenir et de financer cette «sédition». Il ne faut pas être dans les coulisses de la machination qui a visé la Libye depuis plus d’une année pour comprendre que derrière la création de la région autonome de Barqa, il y a le Qatar agissant pour le compte de ses protecteurs américains.
Les 3 000 délégués des tribus qui ont pris la décision de détacher cette région du reste du pays n’ont été que les exécutants d’un plan tracé ailleurs, en Occident. Eux sont chargés de lui donner une consistance : installation d’un «CNT» appelé «conseil» pour gérer les affaires de la région ; désignation d’un chef en la personne de Ahmed Zubair al-Senussi, un cousin du roi Idriss qui avait été renversé par Kadhafi en septembre 1969 ; mise en place d’un parlement propre à la région ; création de forces de police et d’un appareil de justice. La reconnaissance de la «communauté internationale» ne saurait tarder et, pourquoi pas, un jour très proche, l’admission à l’ONU de ce «pays». Les raisons du choix de cette région – qui s'étend de la ville côtière de Syrte à la frontière égyptienne – pour commencer la partition de la Libye sont évidentes quand on sait que c’est là que se trouve la plus grande partie des ressources pétrolières libyennes et que c’est Benghazi, décrétée capitale de la région, qui abrite la plus importante compagnie pétrolière libyenne.
Préserver l’unité territoriale n’est pas une phrase creuse, on en a la preuve concrète. Les malheurs de la nouvelle Libye ne vont pas finir de sitôt. Le dépeçage du pays vient juste de commencer.
Messaoud M.