Les manuels scolaires donnent une image réductrice de la femme
La femme algérienne est toujours prisonnière des clichés et des stéréotypes. A la veille de la Journée internationale de la femme qui coïncide avec le 8 mars de chaque année, une étude menée sur les manuels scolaires relève cet état de fait. Réalisée par Kheira Maini, une chercheuse algérienne à l’université de Paris, cette étude montre comment ces clichés sont reproduits et véhiculés à l’école. Intitulée «Genre et stéréotypes de sexe. Femmes et hommes dans les manuels de lecture de l’école primaire en Algérie», l’étude montre l’image obsolète donnée de la femme dans les manuels scolaires. «Les manuels de lecture entretiennent l’image de la femme traditionnelle à travers la perpétuation de multiples stéréotypes qui concernent notamment la répartition inégale des rôles entre hommes et femmes dans la société», souligne Kheira Maini. Ainsi, dans les manuels scolaires, on attribue toujours à la femme des rôles secondaires, souvent à la cuisine ou dans le jardin, mais très peu dans le lieu de travail. En plus clair, ces manuels font croire aux élèves que la femme est vouée aux tâches ménagères. Outre la répartition traditionnelle des rôles entre le père et la mère, l’étude met en avant le fait que les manuels scolaires exacerbent les différences entre les garçons et les filles. On parle du garçon à l’école, en train de faire des courses ou de bricoler, alors que la fille, après l’école, est là à aider sa mère à faire le ménage et la cuisine, et à s’occuper des plus petits. L’image du sexisme consacré dans les manuels scolaires, qui décrivent hommes et femmes dans des fonctions stéréotypes, ne reflète pas la diversité des rôles. Le fait de nier la réalité sociale et historique, dans sa complexité et sa diversité, aboutit à une représentation caricaturale et unilatérale des images et des rôles masculins et féminins. Le sexisme est également dans le fait que les manuels scolaires se bornent à exposer une situation existante sans la critiquer ou sans présenter d’alternative.
Sofiane Benslimane