Belkhadem : «La France est condamnée à se repentir !»
«Un jour, la France s’excusera.» Le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, en est convaincu. Répondant à la dernière sortie du président français Nicolas Sarkozy, le premier responsable du parti du FLN a estimé que la France «est condamnée à se repentir tôt ou tard». «De toute façon, que le président Sarkozy accepte ou refuse, il viendra le jour où la France s'excusera de ce qu'elle a commis en Algérie », a-t-il asséné aujourd’hui devant un parterre de journalistes en marge d’une réunion au siège national de son parti, à Alger. En pleine précampagne électorale, le chef d'Etat français avait affirmé jeudi que «la France ne peut pas se repentir d'avoir conduit » la Guerre d’Algérie. Selon lui, «des atrocités ont été commises de part et d'autre. Ces abus, ces atrocités ont été et doivent être condamnés». Nicolas Sarkozy a également tenté, vendredi à Nice, de séduire les harkis en considérant que les autorités françaises s’étaient rendues coupables d’injustice et «d’abandon» envers ses 200 000 harkis recrutés par l’armée française pendant la Guerre d’Algérie. Il a reconnu que la France avait «une dette» à leur endroit, sans toutefois parler de «réparation». «Pour que vous puissiez pardonner, il faut que la République reconnaisse qu'il y a eu une injustice, qu'il y a eu une forme d'abandon, c'est fait. Maintenant, pardonnez parce que la République a besoin de vous», avait conclu Sarkozy. Pour Abdelaziz Belkhadem, il n’y a rien d’étonnant. «M. Sarkozy a défendu les siens ; nous, nous défendons les nôtres», a-t-il répliqué, précisant que «lui, il a défendu ce qu'il considère comme des pro-français ; nous, nous les avons considérés comme des traîtres en 1962», a-t-il souligné. Le secrétaire général du FLN confirme ainsi que l’Algérie n’est pas près de changer de position sur cette question, cinquante ans après l’indépendance.
Sofiane Benslimane