Naissance et déclin d’un parti
Né dans la déchirure du Mouvement berbère, en février 1989, le RCD ne pourra survivre au départ précipité de son chef qui a lui-même, pendant longtemps, cultivé le culte de la personnalité auprès de ses ouailles, et éduqué le parti dans l’esprit de l’excommunication, jusqu’à ne plus pouvoir en assurer la survie maintenant qu’il a décidé de rendre le tablier. Les militants auront bien du mal à s’accommoder d’un autre chef, qui sera trié ou recommandé parmi les «jeunes novices» qui n’ont pas la stature ni le «pouvoir magique» de leur leader, et trouveront du mal à suivre…
Si pour certains observateurs, le geste de Saïd Sadi restera dans les annales politiques du pays, en ce sens qu’il donne un exemple d’alternance – bien que tardive – à une classe politique rongée par le despotisme et l’égocentrisme, il est aussi un fait que, pour les plus concernés, c’est-à-dire essentiellement les militants, cette défection non annoncée et inexpliquée, à un moment crucial de la vie nationale, ne pourrait qu’être préjudiciable à leur engagement dans la vie politique. Parce que, en un sens, Saïd Sadi, par sa décision prise en plein milieu du tourbillon, accélère le dépérissement d’un parti qui appartient théoriquement à tous ses membres.
Ghania Bouzid
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