61% des Algériens font confiance à l’ANP
Plus d’un quart de la population algérienne désire s’installer dans un pays étranger. C’est ce que révèle un sondage réalisé par le Centre arabe de recherche et d’études politiques, basé à Doha (Qatar). Selon cette étude, qui a pris le pouls de l’opinion publique arabe sur les questions à la fois politiques, économiques, sociales, sécuritaires, militaires et religieuses, 26% d’Algériens veulent émigrer. Ces Algériens ne figurent pas automatiquement dans la catégorie des moins lotis. Certains d’entre-eux ont même exprimé leur satisfaction de leur vie actuelle ! Ils font ainsi partie de 18% d’Algériens qui vivent «bien», selon les résultats de cette étude. Sur le plan financier, les Algériens se disent plutôt satisfaits de leur situation. Il n’y a que 11% qui se déclarent totalement insatisfaits. 21% d’Algériens affirment que leurs revenus ne suffisent pas pour subvenir à leurs besoins les plus élémentaires et 43% arrivent tant bien que mal à faire face à leurs besoins quotidiens, mais ils ne font pas d’économie.
61% d’Algériens ont confiance en leur institution militaire, plus que les autres institutions de l’Etat. Cela alors que seulement 24% de Marocains pensent la même chose de leur armée. Les Tunisiens, en revanche, semblent séduits par les militaires qui ont su accompagner la Révolution du jasmin qui a renversé le régime de Zine El-Abidine Ben Ali. La cote de popularité de l’armée tunisienne est montée d’un coup. Ainsi, 96% de la population tunisienne dit faire confiance totalement à son armée. Près de la moitié de la population algérienne se dit prête à accepter un parti islamiste à la tête de l’Etat. En revanche, 40% des Algériens sont plutôt pour qu’un parti laïc prenne le pouvoir. La corruption à grande échelle préoccupe 51% de la population. Cela au point que 56% d’Algériens considèrent que l’Etat ménage une partie de la population. Près d’un tiers de la population estime qu’il existe des Algériens qui sont «au dessus de la loi». Interrogés sur les conflits dans la région, les Algériens se montrent plutôt inquiets de la situation en Libye plus que du conflit du Sahara Occidental. Si ce dernier reste la source de l’inquiétude des Marocains, les Algériens en revanche, comme les Tunisiens d’ailleurs, proximité géographique oblige, se disent «préoccupés» par l’évolution de la situation sécuritaire et politique en Libye, espérant une issue rapide à ce conflit armé. Aussi, les Algériens ne semblent pas aimer l’ancien dictateur tunisien. Ainsi, selon les résultats du sondage, près de 90% des Algériens se disent contents de la chute du président Moubarak, soit un peu plus que les Egyptiens eux-mêmes (87%).
Sofiane Benslimane