6 500 médecins spécialistes algériens ont émigré en France
Près de 6 500 médecins spécialistes ont émigré en France durant les dernières années, a indiqué, lundi à Alger, le professeur Louisa Chachoua, chef de service ophtalmologie au CHU Nafissa-Hammoud (ex-Parnet). Mme Chachoua, qui intervenait en marge de la signature d'un protocole de coopération algéro-français en matière de formation, de prise en charge du cancer et de transplantation d'organes, a souligné que les médecins qui ont quitté le pays ont été formés par des écoles et universités algériennes. Pour s'inscrire dans les facultés de médecine, l'élève doit se présenter à un concours et justifier d'un diplôme de baccalauréat avec la mention «bien » et, une fois admis, il doit y passer 14 années de dur labeur, a-t-elle rappelé. L'intervenante a tenu à préciser que l'envoi de médecins nouvellement diplômés dans les régions intérieures du pays où manquent les conditions nécessaires de travail «pousse ces derniers à immigrer pour travailler dans des hôpitaux français après avoir passé la procédure d'autorisation d'exercice (PAE) à l’Institut français d’Alger». Ces jeunes médecins se contentent d'un salaire ne dépassant pas 3 000 euros, bien que supérieur à celui perçu par un enseignant universitaire en Algérie, «car étant convaincus de réaliser un avancement dans leur carrière professionnelle et bénéficier d'une formation continue à long terme», a-t-elle ajouté. Dans ce contexte, Mme Chachoua a déploré la perte de ces futures compétences précisant que l'Etat «veille à pallier le déficit enregistré en matière de couverture sanitaire en faisant appel aux services de spécialistes étrangers moyennant d'importantes sommes en devises». Les médecins algériens, a-t-elle dit, «n'hésiteront pas à aller travailler dans les régions éloignées moyennant des salaires équivalents à ceux octroyés aux médecins étrangers». Mme Chachoua, également membre du Conseil de la nation, a appelé à encourager les nouveaux diplômés en leur donnant la chance de contribuer à l'édification du pays à l'instar de ce qui est en vigueur dans les pays développés. L'Algérie, rappelle-t-on, accuse un déficit en médecins spécialistes notamment dans l'imagerie médicale, la radiologie, la réanimation et l'anesthésie.
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