Dégâts collatéraux ou crimes de guerre ?
Une scène digne de Hollywood s’est déroulée dimanche matin dans le bourbier afghan dans lequel sont enlisés les Etats-Unis : un soldat américain, lourdement armé, est sorti de sa base, dans la province de Kandahar (sud), et a ouvert le feu sur des villageois, tuant 16 Afghans, pour la plupart des femmes, des enfants et des personnes âgées dont il a brûlé les corps. Partie combattre le terrorisme en Afghanistan, l’armée américaine (la seule avec celles d’autres pays occidentaux à continuer à faire la guerre) tire sur tout ce qui bouge et confond terroristes et paisibles habitants. C’est «un incident tragique et choquant», a dit le président des Etats-Unis.
Pour les dirigeants américains, leurs alliés occidentaux et leurs relais médiatiques dans le reste du monde, cette horrible tuerie fait partie des «dégâts collatéraux» qui incluent aussi le bombardement d’écoles et la mort d’enfants. Pour les Occidentaux, il ne s’agit pas de crimes de guerre.
Le 8 février 1958, l’armée française avait bombardé le petit village tunisien de Sakiet Sidi Youssef tuant des dizaines de Tunisiens dont beaucoup d’enfants surpris dans leur école par les bombes. C’était, déjà, une histoire de dégâts collatéraux.
Messaoud M.