FFS : une participation «tactique» aux législatives
Deux semaines après avoir pris la décision de participer aux élections du 10 mai, le Front des forces socialistes se dit convaincu que «l’abstention sera très forte» et que le prochain scrutin «ne sera ni libre ni honnête». Dans un entretien au journal électronique arabe Elaph, un représentant de ce parti estime que «le gouvernement va encore trafiquer les élections, parce qu’il n’y a aucune volonté politique de changer le système», ajoutant que la participation du FFS est «purement tactique», destinée à «remobiliser les citoyens et les militants autour d’une alternative démocratique et pacifique au pouvoir en place». Pour lui, ce choix est dicté par les bouleversements dans la région : «Nous devions choisir entre deux voies : ou un changement par la violence ou un changement pacifique et démocratique, le FFS a opté pour le second.» Interrogé sur le rôle et la place qu’occupe l’armée dans la vie politique en Algérie, le représentant du FFS juge que celle-ci «a toujours hypothéqué toute tentative de construction démocratique, et qu’elle n’est pas près d’abandonner ce rôle».
Sans craindre de tomber dans la contradiction, les dirigeants du FFS se sentent à chaque fois obligés de justifier leur décision par rapport aux élections, tout en veillant à remettre au goût du jour, pour la consommation interne, la rhétorique qui a toujours caractérisé le discours de Hocine Aït-Ahmed vis-à-vis de l’Armée nationale. Ils ont surtout du mal à se défaire d’un lourd soupçon sur les raisons réelles de leur repositionnement.
Ghania B.