L’Algérie met en garde contre tout projet de division de la Libye
L'Algérie a sévèrement mis en garde contre toute tentative de morcellement de la Libye. «Nous ne laisserons personne toucher à l’intégrité territoriale de la Libye ni celle du Mali», a martelé, aujourd’hui mercredi, Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères, lors de son passage sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. Sans détours, le ministre réaffirme l’engagement de l’Algérie à «conforter l’intégrité territoriale» de ce pays voisin. Cela passe, d’après lui, inéluctablement par l’accélération de la mise en place de nouvelles institutions capables de ramener la sécurité dans le pays et de renforcer l’unité du peuple libyen. «La première priorité étant la question de la sécurité, l'Algérie se devait, par conséquent, d'établir une coopération concrète et effective susceptible d'aider ce pays frère à recouvrer sa sécurité et sa stabilité», a-t-il précisé. Récemment, les ministres des Affaires étrangères de l'Union du Maghreb arabe (UMA) ont tenu une rencontre au Caire en marge d'une réunion ministérielle de la Ligue arabe qui a été sanctionnée par une déclaration soulignant la nécessité du respect de l'intégrité territoriale de la Libye. La position de l'Algérie vient ainsi en appui à cette décision. Le Conseil national de transition (CNT) n’a pas caché ses craintes d’une partition de la Libye, surtout après la déclaration de l’autonomie de la Cyrénaïque. C'est de Benghazi qu'était parti le soulèvement armé contre Kadhafi sous la direction du CNT. Ce dernier a beaucoup de mal à asseoir son autorité sur les milices qui ont participé à la révolte, notamment à l'Est.
M. Medelci a, également, insisté sur la situation dans le nord du Mali, assurant que l'Algérie poursuivait ses efforts pour trouver une solution définitive au conflit opposant le mouvement Azawad au gouvernement malien. Un tel conflit qui mine le Mali depuis des dizaines années doit être réglé, souligne le ministre, par le dialogue responsable entre les deux parties. Un dialogue que l’Algérie compte encadrer. Exprimant la profonde préoccupation de l’Algérie par ce conflit, M. Medelci a souhaité que ces évènements tragiques marquent le début de la fin des violences dans la région et le début d'un dialogue entre les parties concernées pour le règlement des problèmes posés, sur la base du respect de l'intégrité territoriale du Mali. «Un effort supplémentaire du gouvernement malien s'impose pour répondre aux besoins de cette région qui nous est chère», a-t-il indiqué. S’il invite la communauté internationale à apporter son assistance au Mali et aux autres pays de la sous-région, M. Medelci rappelle, cependant, que la question de la sécurité du Sahel concerne les pays de la région en premier lieu.
Sofiane B.