135 millions de dollars de rançons versés aux pirates somaliens
Le montant global des rançons versées aux pirates somaliens s’est élevé à 135 millions de dollars en 2011, a indiqué un haut responsable du département d’Etat américain, tout en réaffirmant l'opposition des Etats-Unis au versement de rançons. Les efforts menés contre la piraterie maritime au large de la Somalie enregistrent des progrès mais la lutte doit se poursuivre du fait surtout que ce délit lucratif rapporte aux pirates «les fonds dont ils ont besoin pour se doter de dispositifs technologiques plus sophistiqués et terroriser les navires», a souligné le secrétaire d’Etat adjoint américain aux Affaires politiques et militaires, Andrew Shapiro, lors d’une conférence tenue à Washington consacrée à ce sujet. Selon les chiffres qu’il a encore fournis, lorsque des pirates somaliens s’emparent d’un navire commercial, la rançon moyenne est, actuellement, de 4 millions de dollars et atteint même la somme de 12 millions de dollars. En conséquence de ces gains, «des investisseurs du milieu du crime organisé, attirés par les rançons, sont venus renforcer le pouvoir financier des pirates somaliens», a-t-il affirmé. «Les Etats-Unis se sont toujours opposés au versement de rançons, et nous avons œuvré avec diligence pour décourager cette pratique», a-t-il insisté. A ce propos, il a déploré qu’avec ces rançons versées, les pirates se permettent de mener des opérations «de plus en plus vastes et sophistiquées». Les gouvernements de plusieurs pays ont adopté des mesures pour endiguer la piraterie maritime, a-t-il rappelé.
Pour rappel, dix-sept marins algériens du navire MV Blida avaient été pris en otages par des pirates somaliens en 2011, et avaient fini par être libérés onze mois plus tard. Les pirates ayant perdu tout espoir de se voir verser une rançon par les autorités algériennes attachées au principe de non-paiement d’une contrepartie aux terroristes.
Ces chiffres effarants donnés par le secrétaire d’Etat adjoint américain aux Affaires politiques et militaires démontrent l’absence totale chez les responsables occidentaux d’une volonté réelle d’endiguer le phénomène du terrorisme. Les dirigeants occidentaux, pris dans la spirale des sondages et craignant pour leur cote de popularité à chaque approche d’échéances politiques, préfèrent céder au chantage. Une approche qui dénote à la fois d’une lâcheté et d’une hypocrisie vis-à-vis de la communauté internationale.
M. A.-A./Agence