Un chef islamiste «proclame» le résultat des élections par anticipation
Abderrazak Mokri, vice‑président du Mouvement de la société pour la paix (MSP) estime, ce dimanche à la radio, que si les islamistes perdent aux élections législatives, c’est que celles-ci auront été truquées, accusant ainsi, par anticipation, de fraude, on ne sait qui de l’Administration ou des autres partis. On ne sait pas aussi sur quelles bases, il décide, alors que les élections n’ont pas encore eu lieu, que la majorité des Algériens sont d'accord pour «donner l’opportunité et la possibilité au mouvement islamiste d’accéder à la majorité». Mokri feint d’ignorer que si les Algériens veulent le changement, c’est pour aller de l’avant, pas pour régresser.
Le chef du parti islamiste a son propre sondage, dit-il. Abderrazak Mokri n’hésite pas à parler au nom de tous les Algériens pour prétendre que le MSP a gagné les élections présidentielles en novembre 1995 et les élections législatives de 1997. Il parle encore au nom de tous, pour dire que les Algériens ont compris l’opportunisme du MSP qui participe à l’Alliance présidentielle et au gouvernement, avec des postes ministériels, sans en assumer toutes les responsabilités, car si les choses ne marchent pas, le MSP n’y est pour rien, et quand ça marche, évidemment, les islamistes y sont pour quelque chose. Et pourquoi le MSP a quitté l’Alliance qui gouverne tout en demandant à ses ministres de rester dans le gouvernement ? Pour Mokri, c’est parce que le gouvernement sera de toute façon changé, donc, selon lui, il est inutile que les ministres MSP partent avant. Au contraire, «les faire sortir à deux mois des élections, cela relève de l’opportunisme». En désespoir de cause, le MSP est contraint de continuer à pratiquer l '«entrisme».
Ramdane Ouahdi