Une Nigériane, un Américain et un Colombien en lice pour la présidence de la BM

Le conseil d’administration de la Banque mondiale devra entamer dès lundi l’examen des trois candidatures en course pour le poste de président de cette institution financière internationale en remplacement de Robert Zoellick qui quittera ses fonctions à la fin de son mandat le 30 juin prochain.

Le conseil d’administration de la Banque mondiale devra entamer dès lundi l’examen des trois candidatures en course pour le poste de président de cette institution financière internationale en remplacement de Robert Zoellick qui quittera ses fonctions à la fin de son mandat le 30 juin prochain.
Les 25 membres de l’organe de décision de la BM devront trancher, avant le 20 avril, entre la ministre des Finances du Nigeria et ancienne directrice générale de cette institution financière multilatérale, Mme Ngozi Okonjo-Iweala, le président de l’université Dartmouth, l’Américain Jim Yong Kim, et l’ancien ministre des Finances colombien José Antonio Ocampo.
Sur le plan formel, la procédure de nomination est celle dont les Etats membres s’étaient accordés en 2011, à savoir que les seules conditions pour être candidat est d’être ressortissant d’un Etat membre de la BM, d’être présenté par son pays et bénéficiant des compétences professionnelles requises.
Mais en réalité, une règle tacite, instaurée dès la naissance des deux institutions de Bretton Woods en 1944, veut que les Etats-Unis occupent la présidence de la BM tandis que celle du Fonds monétaire international revient à un Européen.
Cette procédure de sélection, en perte de légitimité dans un monde en mutation, avait été déjà fortement décriée l’année dernière quand les pays européens s’étaient ralliés à Christine Lagarde pour diriger le FMI, avec le soutien des Etats-Unis, alors que les pays en développement, qui prennent une place de plus en plus importante dans l’économie mondiale, ont plaidé pour un processus de sélection plus ouvert.
D’ailleurs, dès l’annonce à la mi-février dernier du départ de Robert Zoellick, les principales puissances émergentes avaient rejeté le principe selon lequel la présidence de la BM revient de facto à une personnalité américaine.
Soutenant que l’heure est venue de rompre avec les anciennes traditions, les pays en développement exigent que les candidatures devraient être fondées sur le mérite et non pas sur la nationalité.
Des économistes soutiennent que dans l’économie mondiale d’aujourd’hui, il n’y a aucune justification pour «réserver» à un pays en particulier la direction des institutions financées par les contribuables du monde entier.
Mais selon les observateurs, alors que les élections présidentielles américaines approchent, il n’est surtout pas question pour Barack Obama de renoncer à un symbole de la puissance mondiale qu’est la BM, face à des adversaires républicains qui saisiraient la balle au bond pour accuser leur adversaire démocrate de manque de leadership.
Lors de l’annonce de son candidat, le chef de la Maison Blanche a insisté fait valoir que M. Kim, médecin de formation, «a consacré sa carrière à l’amélioration de la vie des gens dans les pays en développement et en défendant la cause de la santé mondiale» en référence notamment à son passage à l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) où il était chargé de la lutte contre le sida et la tuberculose.
La BM, rappelle-t-on, est la principale institution mondiale chargée de fournir une aide au développement des pays les plus pauvres. Le salaire net annuel de son président est de l’ordre de 450 000 dollars, sans compter les primes et autres avantages d’un montant annuel de 284 000 dollars.
 

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