Benhadj : «Echorouk» sert de tribune à un zombie politique
Dans une déclaration au journal Echorouk, l’ancien numéro deux de l’ex-FIS, Ali Benhadj, a appelé les Algériens à «boycotter les élections législatives du 10 mai». Ali Benhadj, qui a été accueilli au siège du journal arabophone, estime que «la meilleure façon de répondre à la débâcle du système, c’est de ne pas aller voter». Par-delà les positions et les discours farfelus de celui qui, il y a vingt ans, appelait les Algériens à prendre les armes pour renverser le pouvoir, avec la bénédiction de la France de Mitterrand et des Etats-Unis qui – pur hasard ? – étaient représentés à Alger par le fameux Robert S. Ford qui est allé semer la zizanie en Syrie, c’est la démarche du journal Echorouk qui déconcerte. Non satisfait que les différents supports médiatiques (internet, mosquées, etc.) lui servent de tribune de prédilection pour ses prêches subversifs, revoici Benhadj se faisant inviter par un journal qui piétine les lois de la République et redonne vie à un zombie politique qui appartient déjà au passé. Bon pour les ventes d’un journal, l’image du turbulent islamiste est néanmoins écornée par les militants de son propre camp qui voient d’un mauvais œil le refus de ce dernier de s’adapter au nouveau contexte géopolitique, lequel a permis aux islamistes de prendre la place dont ils étaient exclus sous les régimes dictatoriaux en Egypte, en Tunisie et en Libye. En effet, si beaucoup d’anciens dirigeants du FIS dissous ont choisi de mettre en veilleuse leur carrière politique, les autres, qui continuent de s’afficher, ont opéré un virage à 180° en supprimant de leur lexique les appels à la violence, remplacés pour la circonstance par un discours mesuré. Dès lors, Ali Benhadj fait office de perturbateur, en ce qu’il gêne la mouvance islamiste dans sa nouvelle approche machiavélique visant à se hisser au pouvoir en usant de la ruse.
M. Aït Amara
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