Ex-épouse de l’Egyptien Al-Karadaoui : le pari risqué du FLN
Rien ne va plus dans la maison FLN. Depuis la publication, lundi soir, des listes définitives des candidatures du parti, suite à un long conclave au Mouflons d’Or qui avait tenu en haleine les militants et notamment ceux qui avaient déposé des recours, un climat délétère règne dans les états-majors du parti. Très peu d’observateurs pouvaient, en effet, miser sur le choix d’un Mohamed Larbi Ould Khelifa, le président du Haut conseil de la langue arabe et ancien ministre sous Chadli, pour conduire la liste de la capitale. Une place que lui disputait, en vain, l’actuel président de l’APN, Abdelaziz Ziari, qui sort comme humilié de cette compétition.
La stratégie de rénovation du FLN se précise, en désignant un cardiologue, le Dr Bouzerague, en deuxième position sur cette liste. Les militants contestent surtout le choix de l’ex-épouse algérienne du prédicateur égyptien Youcef Al-Karadaoui, Asma Benkada, qui n’est même pas pas militante du parti. La direction espérerait, par ce choix, toucher une catégorie d’électeurs remontée contre le gourou intégriste d’Al Jazeera, dont la polémique avec son ancienne femme a été très suivie par les Algériens.
Parmi les choix contestés, celui du tête de liste de la wilaya de Jijel, Noureddine Kehal, directeur général de l'Office algérien interprofessionnel des céréales (Oaic). De source proche du parti, nous apprenons qu’une motion avait été signée par 120 militants de cette wilaya, pour s'opposer à ce qu'ils qualifient de «parachutage». Nos sources ajoutent que le candidat à la candidature sur la liste de la wilaya de Tlemcen, a publiquement déchiré la liste définitive, en signe de protestation.
Grand favori des élections du 10 mai, le FLN donne l’image d’un parti affaibli par cette vague de contestations au niveau de sa base, et aussi par la fracture qui repart de plus belle avec le mouvement des «redresseurs» conduit par Salah Goudjil. Cela ne peut que favoriser, à terme, les prédateurs islamistes, craint-on.
Nabil B./Ghania B.