Pourquoi Mohamed Merah n’a pas été enterré en Algérie
C’est finalement dans le carré musulman de Cornebarrieu à Toulouse que sera inhumé Mohamed Merah. L’Algérie a refusé d’autoriser son enterrement dans la ville de Médéa, comme cela était annoncé, jusqu’à mercredi soir, par les médias français. Aucune source officielle algérienne n’a, à aucun moment, fait état de cette affaire, mais les agences de presse évoquent des «craintes à l’ordre public» qu’aurait formulées le maire de la commune où la famille voulait inhumer Mohamed Merah pour justifier son refus.
En fait, depuis le début de l’affaire Merah et malgré l’insistance douteuse des médias français sur l’origine algérienne de ce Français, les responsables algériens ont pris garde de ne pas se mêler de près ou de loin à un événement entouré de trop de zones d’ombres. En décidant de ne pas autoriser l’inhumation de Merah dans son «village natal», l’Algérie veut visiblement éviter le piège posé par certains milieux en France qui cherchent à l’impliquer, d’une façon ou d’une autre, dans les meurtres commis à Toulouse et à Montauban.
Le traitement médiatique de cet événement et les dérapages verbaux de Sarkozy et d’autres hommes politiques français ont produit un effet de stigmatisation sur la communauté musulmane en France et principalement dans les banlieues avec le risque de transformer Merah en martyr. Cette tournure prise par les faits a de quoi inciter les autorités algériennes à la prudence d’autant plus que l’Algérie est dans un contexte pré-électoral qui n’a pas besoin d’une interférence aussi lourde de conséquences.
Ramdane Ouahdi
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