Djamel Zenati tire à boulets rouges sur Hocine Aït-Ahmed
Dans une tribune publiée aujourd’hui sur un quotidien national, Djamel Zenati remet en cause le «choix tactique» du Front des forces socialistes (FFS) de participer aux prochaines élections législatives. Cet ancien directeur de campagne de Hocine Aït-Ahmed lors de la présidentielle de 1999 sort de sa réserve pour accabler son ancien chef et battre en brèche toute la stratégie du parti qui veut «remettre du mouvement dans le statu quo». Pour lui, les élections législatives sont une «mascarade électorale» organisée par le régime en place pour pouvoir continuer à gouverner le pays par «l’opium et le bâton». Et le FFS sert de caution légitimant un processus électoral dont «l’issue est préétablie». «La verticalité est le mode privilégié de production et de reproduction du rapport autoritaire et le gage d’une domination consentie. A l’ombre de ce monstre institutionnel, seuls peuvent prospérer les tenants des utopies communautaristes», souligne-t-il, se démarquant totalement du choix de son parti, diversement apprécié. A juste titre. Ainsi, pour lui, «l’artisan du chaos est celui-là même qui organise cette mascarade électorale pour pouvoir continuer à gouverner le pays par l’opium et le bâton», relève-t-il. Militant connu et respecté, Djamel Zenati regrette ainsi qu’un «parti» de la grandeur du FFS accompagne l’ambition d’un président sortant qui s’affaire à organiser lui-même sa succession. Djamel Zenati pense qu'en acceptant ce rôle, le plus vieux parti de l’opposition fait le jeu de «clans», précisant que la démarche du chef de l’Etat «n’est pas du goût de certains secteurs du pouvoir». «Pour asseoir son autorité et prendre de l’avance sur ses concurrents, Bouteflika se serait assuré de précieux soutiens en murmurant ici et là une probable dérogation au statu quo dans le sens d’une reconfiguration du pouvoir plus ouverte et d’une gouvernance plus permissive. Certains parlent même d’une option à l’occasion du 50e anniversaire de l’Indépendance qui aurait déjà eu les faveurs d’une partie de l’opposition. Mrahba bel djeria djdida», écrit-il, estimant que croire à ces «promesses» serait faire preuve d’amnésie. «Quel crédit accorder à un hypothétique propos de coulisses quand on sait que les seules garanties que connaisse le pouvoir sont celles qu’il se donne à lui-même», soutient-il. Pour ce militant de la gauche, cette posture «s’inscrit directement dans la perspective clientéliste».
Sofiane B.
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