L’Unesco s’inquiète pour le patrimoine du Mali
En Afghanistan, les majestueux Bouddhas de Bâmiyân n'ont pas survécu aux taliban et à leurs alliés d'Al-Qaïda. Les manuscrits de Tombouctou seront-ils la cible des nouveaux maîtres jihadistes de la ville mythique du nord du Mali ? À la faveur de l'avancée foudroyante des rebelles touareg, le groupe armé islamiste Ansar Dine et des éléments d'Al-Qaïda au Maghreb (Aqmi) ont pris, lundi, le contrôle de Tombouctou, aux portes du Sahara.
En Afghanistan, les majestueux Bouddhas de Bâmiyân n'ont pas survécu aux taliban et à leurs alliés d'Al-Qaïda. Les manuscrits de Tombouctou seront-ils la cible des nouveaux maîtres jihadistes de la ville mythique du nord du Mali ? À la faveur de l'avancée foudroyante des rebelles touareg, le groupe armé islamiste Ansar Dine et des éléments d'Al-Qaïda au Maghreb (Aqmi) ont pris, lundi, le contrôle de Tombouctou, aux portes du Sahara.
Tombouctou, grand centre intellectuel de l'islam et ancienne cité marchande prospère des caravanes, surnommée «la Perle du désert», est inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l'unesco.
Ses trois grandes mosquées, mais surtout des dizaines de milliers de manuscrits – dont certains datent de l'ère pré-islamique – témoignent de cette splendeur passée et de son âge d'or au XVIe siècle.
L'Unesco a exprimé hier sa préoccupation, et appelé «les factions belligérantes à respecter le patrimoine» du pays.
À côté des menaces que font peser les combats sur les bâtiments en cas de contre-offensive de l'armée malienne, «je pense qu'il y a des risques sérieux sur ces manuscrits», s'alarme le directeur de l'Institut fondamental d'Afrique noire (IFAN) à Dakar, Hamady Bocoum. «On sait tous les trafics qu'il y a autour de ces manuscrits.» «On peut aussi redouter que des destructions» soient commises «par les nouveaux arrivants», met-il en garde. «Ces manuscrits ont traversé les âges grâce à un ordre séculaire, dans une zone d'échanges et de carrefour de tous les peuples de la région. Avec l'arrivée des islamistes, cet ordre séculaire est rompu, ce bouillon culturel est en danger», et les précieux manuscrits avec lui.
A. A./Agence