Comment la France a entretenu le fanatisme islamiste chez elle
Au lendemain de l’arrêt du processus électoral en Algérie, en janvier 1992, qui a sauvé le pays d’une afghanisation certaine, la France mitterrandienne, par un zèle inexpliqué, ouvrait ses frontières aux militants du FIS auxquels elle offrait sa généreuse protection. François Mitterrand avait, alors, qualifié l’action salvatrice de l’armée algérienne, appuyée par de larges pans de la société civile, d’acte «pour le moins anormal». La réaction sur le terrain ne tarda pas. Dès après l’interruption du deuxième tour de législatives truffées d’irrégularités, le FIS se répartit les rôles, confiant l’action directe à son bras armé, l’AIS, et l’offensive médiatique à ses relais qui se trouvaient déjà sur le sol français. C’est ainsi que l’administration française ferma les yeux sur les actions déstabilisatrices de la Fraternité algérienne de France (FAF), dirigée par Moussa Kraouche, qui avait, dès lors, toute latitude pour renflouer ses caisses et gonfler ses rangs. C’est avec une facilité déconcertante que les autorités de ce pays avaient ouvert grand leurs portes aux fanatiques dont elles redoutent, vingt ans plus tard, les retombées dangereuses sur la sécurité de la France. Dans le même temps, la déferlante intégriste issue des rangs du FIS adhérait à tour de bras dans les organisations activant dans les caves transformées en lieux de subversion et dans les «conseils islamiques» qui pullulent dans ce pays présumé laïc, à l’image de l’Union des organisations islamiques de France (UOIF), des Etudiants musulmans de France (EMF) et tant d’autres appendices des mouvements extrémistes. Parallèlement à ce laisser-faire savamment entretenu, la France jetait l’Algérie dans les bras du FMI et de la Banque mondiale, auprès desquels elle se faisait l’avocat, pour la pousser vers le désastre économique (lire notre article sur les confessions de John Perkins). La tuerie de Toulouse n’est, en définitive, que la suite logique d’une politique hasardeuse suivie par Dominique Baudis, maire de la ville de 1983 à 2001, c’est-à-dire à une période charnière de la «procréation assistée» de la nébuleuse islamiste en France. Dominique Baudis succédait à son père dans un pays où l’héritage du pouvoir se fait par voie… démocratique.
M. Aït Amara
Comment (3)