L’Algérie envisage de fermer sa frontière avec le Mali
Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Dahou Ould Kablia, a estimé, lundi, comme éventuelle la fermeture des frontières algéro-maliennes. «Nos frontières sont strictement contrôlées mais l'éventualité de leur fermeture n'est pas écartée. Nous allons nous concerter avec le ministère des Affaires Etrangères pour décider de cela», a déclaré M. Ould Kablia dans un entretien accordé à un quotidien national, expliquant que cette mesure n'a pas été prise, parce qu'il y a «des Algériens et d'autres ressortissants qui passent la frontière». Le ministre a fait remarquer que la situation demeure «difficile aux frontières», vu la conjoncture. «Avant, il y avait le terrorisme, puis il y a eu la liaison entre les terroristes et les narcotrafiquants», a-t-il dit. «Il se trouve que les groupes ethniques ont des problèmes politiques qui viennent se greffer sur le reste. A partir du moment où l'un des acteurs au sein du Cemoc (Comité d'état-major opérationnel conjoint) qui est le chef d'état-major malien n'occupe plus ses fonctions, la donne est totalement bouleversée», a ajouté M. Ould Kablia. Il a souligné l'importance de la prise de nouvelles dispositions pour chaque conjoncture, notant que l'Algérie va «probablement» prendre les mesures qu'il faut pour faire face à la situation née de l'enlèvement de ses diplomates.
Sur la lancée, il a précisé que l'Algérie ne détient aucune nouvelle concernant l'enlèvement du consul algérien et de ses six collaborateurs, rappelant que son département avait pris en charge leurs familles rapatriées en Algérie vendredi dernier. Le ministre ne pense pas que le MNLA (Mouvement national de libération de l'Azawad) soit à l'origine de cet enlèvement. Plus explicite, il a précisé que si ce sont les islamistes qui ont fait ça, ils recherchent donc le «coup d'éclat», parce que, selon lui, enlever un consul fait partie de leurs méthodes pour se valoriser et se donner de la dimension.
R. O./Agence