Sarkozy veut réduire de moitié le nombre d’immigrés algériens
En perte dans les sondages, le président français Nicolas Sarkozy cherche à rebondir par tous les moyens en tenant un discours semblable sur bien des questions à celui du Front national. Après la carte sécuritaire qui s’est avérée peu payante, le président sortant, toujours donné perdant au second tour face à son rival socialiste François Hollande, tente le coup de l’immigration, son autre sujet de prédilection en allant plus loin que d’habitude. Sur le plateau de la chaîne d’informations I-Télé, où il était l’invité de Christophe Barbier, le président-candidat a affirmé qu’il changera les «règles» migratoires dans le but de stopper «le flux» venant des pays «amis et voisins». Autrement dit, des pays maghrébins. Essentiellement de l’Algérie. «Il faudra (…) sans doute renégocier un certain nombre d'accords avec des pays amis ou voisins, je pense notamment à l'Algérie», a-t-il précisé. Cette renégociation, Sarkozy la veut pour «diviser par deux le nombre d'étrangers autorisés à entrer chaque année en France». Le président sortant s’engage, dès maintenant, à réaliser son objectif dès la première année et d'une façon très simple. Laquelle ? «Nous imposerons à tous ceux qui veulent venir au titre du regroupement familial ou du mariage avec un Français l'obligation d'avoir un logement, d'avoir un revenu, d'apprendre le français et les valeurs de la République avant d'entrer sur le territoire national», a-t-il précisé. Autrement dit, créer toute sorte d’embûches aux candidats à l’immigration pour dissuader les moins déterminés et réduire les persévérants. Menant une campagne difficile à cause notamment de son quinquennat peu reluisant qui plaide en sa défaveur, Sarkozy se lance, enragé, dans une chasse à l’électorat de l’extrême droite en enfilant l’habit d’un véritable «le pêne» de la France. Et comme le Front national ne cache pas son aversion envers l’Algérie et les Algériens de France, le président-candidat en fait de même : «Cinquante ans après la décolonisation, il est temps de mettre les choses à plat et de voir comment on peut mieux travailler ensemble et renégocier des accords.» Le but est de séduire cet électorat très précieux pour un candidat qui n’a plus rien dans sa «pochette magique». Sarkozy a déjà tenté, durant son premier quinquennat, de réviser ces accords de 1968 liant la France à l’Algérie sur notamment la question de la circulation des personnes. En vain. En janvier 2011, l'Algérie avait fustigé la France pour des mesures «discriminatoires» en matière d'attribution de visas. Le mois dernier, le ministère des Affaires étrangères a encore dénoncé de récentes mesures françaises en matière de délivrance des visas notamment celle exigeant des Algériens d'apporter la preuve de leur retour dans leur pays après un séjour en France.
Sofiane B.
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