Décès de Ben Bella : le drôle de deuil de Sidi-Saïd
Alors qu’il a été décidé d’un deuil de huit jours suite au décès du premier président de l’Algérie, Ahmed Ben Bella, les personnes chargées de faire respecter cette décision semblent ne pas trop y donner de l’importance. C’est le cas du secrétaire général de l’UGTA, Abdelmadjid Sidi-Saïd. Ce dernier a, en effet, ordonné à toutes les instances syndicales de différer à une date ultérieure tout regroupement ou réunion, fût-elle importante, en signe de deuil suite à la disparition de Ben Bella, mais il a, dans le même temps, refusé de différer de huit jours le mariage de son fils. Au lendemain de l’enterrement de feu Ben Bella, le secrétaire général de l’UGTA a organisé une fastueuse cérémonie en l’honneur de son fils qui célébrait son mariage au mess des officiers supérieurs du Centre de repos familial à Sidi Fredj. L’ambiance des grandes fêtes était au rendez-vous et aucune allusion ou pensée n’a été dédiée au défunt Président. Parmi les convives, on peut citer Tayeb El-Houari, des ministres, de hauts responsables de partis, dont le controversé secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, qui s’est entretenu avec Abdelmadjid Sidi-Saïd, avant que celui-ci ne prenne, subitement, congé de lui pour se fondre dans la foule. Sur ce, Belkhadem quitte les lieux, visiblement pas du tout satisfait de la teneur de la conversation qu’il venait de tenir avec son hôte. C’est dire qu’il n’y a ni deuil ni respect pour les orientations que Sidi-Saïd a lui-même données, a affirmé un cadre syndical, convié à cette fête, et qui s’est indigné du double langage du patron de l’UGTA. Toujours selon nos sources, l’onéreuse fête du fils de Sidi-Saïd a continué tard dans la nuit sur fond de la musique à percer les tympans.
Adel Hakimi
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