Comment Djezzy s’enrichit sur le dos des Algériens depuis dix ans
Dans sa série d’articles de dénonciation des pratiques frauduleuses de l’opérateur égyptien de téléphonie mobile, Orascom Telecom Algérie, «algeriepatriotique» explique comment Djezzy s’est enrichi en abusant ses clients algériens. Les experts contactés par notre journal pour confirmer la véracité de nos informations sont unanimes à affirmer que le plus grand responsable dans cette situation de déliquescence n’est autre que l’autorité de régulation, l’ARPT, qui continue de se morfondre dans une stricte passivité, si bien qu’elle met en péril jusqu’aux intérêts de l’Algérie.
Dans tout pays, les lois sur la concurrence édictent les mêmes règles, à quelques détails près, qui tendent à protéger à la fois ses intérêts économiques et ses consommateurs, tout en veillant au respect des textes pour garantir une compétition équitable entre les différents acteurs économiques. Or, dès son arrivée sur le marché algérien, Djezzy a non seulement bénéficié des largesses des autorités politiques du pays, mais il a également, et surtout, trouvé un terrain fertile pour engranger des bénéfices colossaux en profitant du monopole exercé par la société en l’absence de concurrents sur le marché de la téléphonie mobile durant plus d’une année. De ce fait, les revenus monumentaux de Djezzy avaient pour source principale les profits réalisés à travers les communications «off net». En clair, tant que Djezzy était seul sur le marché algérien, chaque minute d’un appel téléphonique émis d’un appareil fixe vers cet opérateur, faisait gagner à la filiale de Naguib Sawiris près de 7 DA sur les 9 que payait le consommateur à l’opérateur historique Algérie Télécom. Pour autant, cet enrichissement rapide ne s’est accompagné d’aucun effort en matière de tarification en faveur du client. Car, indiquent nos sources, en principe, quand le parc d’abonnés augmente, l’opérateur doit baisser son revenu moyen par abonné (ARPU) pour le faire bénéficier à son tour. Ce que l’opérateur Djezzy n’a jamais fait, bien que le nombre de ses abonnés soit passé de 600 000 en 2002 à 17 millions à fin 2011, d’où un chiffre d’affaires annuel de deux milliards de dollars depuis 2007. Les bénéfices nets de Djezzy, qui n’ont pas cessé d’augmenter donc, n’ont servi à rémunérer que le capital, c’est-à-dire uniquement les propriétaires d’Orascom, excluant de fait le consommateur algérien grâce auquel la filiale algérienne de Naguib Sawiris caracole en tête de classement au sein d’OTH avec 40% du chiffre d’affaires du groupe aujourd’hui vacillant. A suivre…
M. Aït Amara
Comment (3)