Ighil-Ali rend hommage à son enfant prodige, Jean Amrouche
A l’occasion du cinquantenaire de la disparition du poète et écrivain Jean El-Mouhouv Amrouche, l’association Taos Amrouche d’Ighil-Ali (wilaya de Béjaïa), en collaboration avec plusieurs associations locales, a célébré hier lundi 16 avril, à sa manière, la Journée du savoir avec plusieurs manifestations comprenant des conférences débats, des expositions-photos, des récitals poétiques et des galas de musique, dans la ville natale du poète disparu. Moment phare de cet événement, qui a rassemblé d’éminentes personnalités du monde de la culture et de l’art, à l’image de Tassadit Yacine, Djouhra Amhis et Abdennour Abdeslam, et des hommes politiques de divers bords, notamment du RCD, dont le député de Béjaïa, Boubekeur Deguini, et du mouvement autonomiste du MAK, qui se revendiquent le plus ouvertement du legs culturel des Amrouche : l’inauguration d’une stèle à l’effigie de l’écrivain.
Lors des débats, les intervenants ont été unanimes à vouloir défendre l’idée du multicultarisme que représentait Jean Amrouche, et à dénoncer l’ostracisme dont il était victime à cause des clichés désuets que véhiculaient les partisans de la pensée unique, tout en se félicitant de cette réhabilitation. Il faut dire que l’esprit d’excommunication frappe toujours l’enfant prodige d’Ighil-Ali, puisque l’ONM de Béjaïa, qui s’opposait à cet hommage, a tout fait, selon les organisateurs, pour l’empêcher. Les thuriféraires d’une certaine idée puritaine du nationalisme considèrent, en effet, Jean-Amrouche tout comme d’ailleurs sa sœur, Taos, comme des «pro-colonialistes», du fait sans doute de leur confession de naissance, alors que, comme l’ont rappelé les intervenants, avec des preuves écrites, Jean Amrouche a toujours prôné la libération de l’Algérie et dénoncé, avec véhémence, l’arbitraire que représentait le colonialisme.
G. B.
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