La circulation d’armes libyennes au Sahel est un «fantasme algérien»
La France n’est pas myope. Elle est aveugle. Elle vient de répondre, par le biais de l’hebdomadaire Le Point, aux mises en garde algériennes sur la dangereuse prolifération des armes de tout type volées en Libye, en les qualifiant de «fantasmes». L’article du Point, visiblement commandé en haut lieu, vise, en fait, à détourner la vérité en minimisant le chaos que la France a engendré dans la région du Sahel après son invasion de ce pays par la voie des airs, aux côtés de la Grande-Bretagne et du Qatar. Des «fantasmes» auxquels Le Point oppose un hypothétique «il semble que». Selon Paris et Londres, qui chantaient en chœur leur amour pour le peuple libyen aujourd’hui dans le désarroi total, les armes lourdes qui circulent dans l’immense région du Sahel et qui sont parvenues jusqu’aux mains des pirates somaliens sont un «gros mensonge». L’Algérie ment donc ! Le magazine de droite cite une source militaire française «tranquille» mais qui n’exclut pas «absolument» que «des engins ont circulé et qu'ils puissent servir dans l'avenir». Les avertissements algériens sont «un truisme connu», ironise Le Point qui écorche au passage la presse algérienne «très diserte sur ces questions». L’article va à contre-sens des rapports alarmants des services secrets des pays du champ et des capitales occidentales, en affirmant qu’à Paris, «les services de renseignement n'accordent aucune crédibilité à cette information, pas davantage qu'ils n'en prêtent à celle, également de source algérienne reprise par Reuters, selon laquelle les pirates de Somalie auraient récemment reçu de tels engins, venant des arsenaux libyens, démantelés par les frappes de l'Otan». La France, indique encore une source militaire de ce pays, citée par Le Point, ne voit pas «circuler grand-chose d’un calibre supérieur à la mitrailleuse de 14,5». De deux choses l’une : soit cette source a des problèmes de vue au-delà de ce calibre, soit elle met ses deux mains sur les yeux pour ne pas voir les conséquences désastreuses de son action en Libye ; action qu’elle poursuit toujours aussi aveuglément en Syrie.
Sarah L.
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