Ouyahia agite le spectre de la menace étrangère
Ahmed Ouyahia met en garde contre tout changement qui risquerait de faire basculer le pays dans l’inconnu. De Constantine, où il a tenu aujourd’hui un meeting dans la salle omnisport Ali-Mendjeli, le secrétaire général du RND, et néanmoins Premier ministre, lance un appel du pied aux électeurs afin de «faire barrage» aux islamistes en votant «massivement» pour son parti. «Le RND est le premier rempart contre l’islamisme. Il a été constamment présent durant la décennie noire dans la lutte contre le terrorisme et l’intégrisme islamiste. Il demeure fidèle à cette ligne directrice», a-t-il martelé. «Notre Révolution nous l’avons déclenchée en novembre 1954. Nous avons eu notre printemps en mars 1962. Aujourd’hui, nous savons où mettre les pieds et nous n’avons de leçons à recevoir ni de l’Orient ni de l’Occident. Nous n’avons pas besoin de ce changement en vogue. Ce qu’il nous faut, c’est juste plus de stabilité», a-t-il encore clamé. Continuant son périple à l’est, M. Ouyahia ne change ni de ton ni de cap. Il poursuit sa campagne sur l’enjeu de la «stabilité» et les besoins pressants de «veiller à préserver l’unité nationale» sérieusement «menacée», d’après lui, avec les bouleversements que connaît la région. M. Ouyahia, qui a sillonné plusieurs wilayas du pays, a particulièrement insisté sur la nécessité de conforter la cohésion nationale et bâtir un avenir commun prospère. Il invite, ainsi, les Algériens à tirer les enseignements des évènements que connaissent les pays voisins et ceux survenus dans certains pays arabes au même titre que les derniers développements enregistrés dans les pays du Sahel. Il prévient, en outre, contre le risque de «dérapages» notamment en ce qui concerne l'exploitation politicienne de la religion. Cela, selon lui, pour prémunir l’Algérie contre «les tentatives étrangères visant à manipuler nos jeunes». Se montrant plutôt alarmiste quant à la menace étrangère, M. Ouyahia a souligné qu'en cette année du cinquantenaire de l'Indépendance nationale, «nous avons fortement à l'esprit, comme tous les citoyens algériens, l'énorme tribut payé par le peuple pour recouvrer sa liberté et sa souveraineté».
Sonia Baker
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