La communauté juive affiche sa peur de perdre Nicolas Sarkozy
Dans un écrit publié par le quotidien israélien Haaretz, Richard Prasquier, président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), cache mal la peur de la communauté juive d’être privée des services du président français sortant. Pasquier estime «regrettable de perdre Nicolas Sarkozy qui a su tisser des liens profonds avec la communauté juive», en le considérant comme le «fervent supporter du gouvernement israélien». Le messager personnel du gouvernement Netanyahu dit être inquiet quant à une éventuelle victoire du candidat socialiste François Hollande au prochain tour de l'élection présidentielle française, non pas à cause de son orientation politique, mais en raison de ses alliés qui, selon lui, «affichent une profonde hostilité envers Israël», en accusant ouvertement une partie de la gauche, notamment Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche, d'une stigmatisation «unilatérale et injuste» des juifs et dont le poids politique peut faire redouter une hausse «des manifestations antisionistes de la gauche et des communistes». Prasquier exonère néanmoins de ses critiques Marine le Pen, candidate de l'extrême droite, qui n'a eu de cesse de stigmatiser les musulmans et les immigrés de France en général, et de draguer l'électorat juif ; ces mêmes juifs que, pourtant, le FN révulse depuis toujours. «Le score du FN n'aura pas d'influence sur la politique vis-à-vis des juifs de France. C'est la communauté musulmane et les questions d'immigration qui étaient au cœur de la campagne du FN», se rassure le président du Crif, qui estime que peu importe que le FN soit islamophobe et raciste, du moment qu'il donne l'impression d'être moins antisémite qu’avant. La première réaction à chaud est venue du journaliste Claude Askolovitch qui a estimé que de tels propos «attestent de la ghettoïsation du leadership communautaire, incapable de penser la France et le monde en termes politiques ou moraux, ne les ramenant qu'à ses seuls enjeux et à ses peurs intimes».
Mohamed El-Ghazi
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