Belkhadem craint la contagion du «printemps arabe»
Contrairement au début de sa campagne, le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, s’est montré aujourd’hui à M’sila plutôt alarmiste sur les risques qui pèsent sur l’Algérie et sa souveraineté. «Nous ne sommes pas à l’abri des bouleversements que connaissent les pays arabes. Nous sommes loin d’être immunisés», alerte-t-il, appelant à «voter massivement» pour son parti, «seul garant de la stabilité». M. Belkhadem prévient, ainsi, contre le syndrome de «la contagion du printemps arabe». «Ce qui s’est passé dans les pays arabes ou ce qu’on appelle le "printemps arabe" va nous concerner aussi. Nous sommes ciblés», a-t-il prévenu. Cependant, M. Belkhadem continue de souffrir des désagréments induits par la fronde au parti. Il n’a d’ailleurs pas eu l’accueil qu’il attendait dans la wilaya de M’sila. Dès son arrivée à l’entrée de cette ville habituellement calme et paisible, le premier responsable du FLN très contesté au sein du comité central a été conspué par des militants du parti qui ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire en gros caractères «Irhal (dégage !)» en référence au slogan des protestataires égyptiens contre leur président déchu Hosni Moubarak. Cet accueil, loin d’être chaleureux, n’a pas été du goût du secrétaire général du FLN qui est, désormais, sur un siège éjectable. Lors de son meeting animé à la salle de l’Opow de M’sila, il a tenté de faire comme si de rien n’était. Face à des militants triés sur le volet, le secrétaire général du FLN a préféré déverser sa colère sur les listes indépendantes, très nombreuses à M’sila. On en dénombre une quinzaine. Sans piper mot sur les dissensions internes au FLN et leur impact sur sa campagne électorale plutôt terne et morose. Abdelaziz Belkahdem, également ministre d’Etat et représentant personnel du chef de l’Etat, conteste ainsi cette«inflation» de listes indépendantes qu’il considère comme une«concurrence déloyale» aux formations politiques. «Les listes indépendantes ne sont comptables devant aucune instance», fulmine-t-il, oubliant son parti, au pouvoir depuis un demi-siècle, qui n’a jamais rendu compte au peuple qu’il gouverne parfois malgré lui. Pour le secrétaire général de l’ex-parti unique, les listes indépendantes referment également «les mécontents et les recalés» des partis politiques qui «n’ont ni la compétence requise ni la qualification pour briguer un mandat de députation».
Sonia B.
Comment (4)