Les milliards de Messi et Ronaldo exaspèrent les Espagnols

Alors que l’Espagne, détentrice de la Coupe du monde de football en 2010, est secouée par la crise financière dont les prémices ont commencé à se faire sentir il y a quatre ans déjà, les footballeurs ne sont pas inquiétés par cette descente aux enfers. Au contraire. Les stars du Barça et du Real continuent de toucher des salaires mirobolants qui représentent 80% du budget de ces deux clubs huppés. Plus grave encore, au moment où le gouvernement espagnol se démène pour trouver des financements et sue sang et eau pour remettre l’économie du pays sur les rails, les clubs, eux, continuent de rafler la mise tout en se rendant coupables d’une évasion fiscale qui aggrave la crise et menace les emplois de milliers d’Espagnols. Les chiffres sont aussi effrayants que paradoxaux et l’outrecuidance est poussée à l’extrême : Lionel Messi, du FC Barcelone, est le joueur le mieux payé au monde avec 33 millions d’euros par an, suivi par un autre joueur de la Liga , Cristiano Ronaldo, du Real Madrid, avec 29 millions d’euros de revenu annuel. Ces deux clubs sont pourtant fortement endettés, au même titre que les 18 formations du championnat espagnol de première division. Le montant avancé par diverses sources concordantes a de quoi donner le tournis : 4 milliards d’euros, répartis comme suit : le Real Madrid, 680 millions ; le FC Barcelone 490 millions ; le FC Valence 550 millions ; l’Atletico Madrid, 511 millions ; Villareal, 240 millions d’euros. Cette semaine, c’est au tour du Real Saragosse de se mettre sous la protection de la loi sur les faillites, ne pouvant faire face à un endettement de 110 millions d’euros. Il rejoint ainsi la dizaine de clubs déjà inscrits dans cette liste peu honorable comme le Sporting Gijon, Real Majorque, Levante, Hercules, Real Sociedad, Racing Santander et d’autres clubs. Ces chiffres sont d’autant plus révulsants que ce pays affiche un taux de chômage le plus élevé du monde industrialisé avec 24,4%.
Réda B.