Les émissaires de François Hollande à Alger défendent les binationaux
Arrivée lundi à Alger, la forte délégation dépêchée par le candidat socialiste à la présidentielle, François Hollande, a clairement dénoncé la stigmatisation par la droite française des «Français d’origine…». Conduite par Benoît Hamon, porte-parole du Parti socialiste, cette délégation qui a rencontré des responsables algériens dont le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, considère cela comme une «richesse» dont la France n’a pas su profiter. «Nous ne profitons pas assez de cette richesse extraordinaire que sont ces Francais qui ont leurs racines ici, par exemple», a déclaré la députée et ancienne ministre, Elisabeth Guigou, dont la mère est native d'Algérie. «Cela pourrait donner une perspective à nos jeunes là-bas avec tous ces liens qui ont continué à exister et pourraient être mis au service d'un développement commun, aussi bien culturel qu'économique et social», a-t-elle poursuivi. S’étalant sur la question de l’immigration qui revient en force avec la percée inattendue de l’extrême droite, Mme Guigou bat en brèche les propositions du président candidat Sarkozy de réduire de moitié le flux migratoire. «Ce n'est pas en créant des lignes Maginot en Europe, ou une forteresse, que nous résoudrons le problème. Pour y arriver, il faut un co-développement pour permettre aux personnes de trouver du travail chez elles en Algérie, et plus généralement en Afrique», a-t-elle asséné. Selon elle, François Hollande, s’il est élu le 6 mai, va s’échiner à refonder sur de nouvelles bases solides les relations algéro-françaises. L'ancienne ministre de la Justice affirme que la France sous Hollande va s'inspirer de «ce qu'a fait l'Allemagne avec les pays de l'Est dans la coopération économique, c'est-à-dire concevoir un co-développement à une échelle plus large que ses propres frontières».
Sofiane B.
Comment (2)