Libye : les protégés de l’Otan torturent et tuent les prisonniers
Plusieurs mois après la chute du régime dictatorial de Kadhafi, les nouveaux maîtres de Tripoli assistent indolents aux exactions quotidiennes dans les prisons libyennes où la torture est systématique et les assassinats fréquents, dénoncent les organisations des droits de l’Homme. Cette fois, l'ONU s'est jointe aux voix qui s’élèvent contre les traitements inhumains subis par les opposants au régime actuel qui jouit de la protection de l’Otan, la France et la Grande-Bretagne en tête. La Mission d'appui des Nations unies en Libye (Manul) a exprimé sa préoccupation auprès des autorités libyennes concernant les récents décès de trois individus dans un centre de détention à Misrata contrôlé par le Comité suprême de la sécurité, sous l'autorité du ministère de l'Intérieur. «Les trois détenus sont morts le 13 avril 2012 et la Manul pense que leur mort pourrait être due à la torture. La Manul a eu également connaissance d'au moins sept cas de personnes qui ont été torturées au même endroit. Il y a aussi des accusations de torture et de mauvais traitements sur des prisonniers entre les mains de brigades armées dans des centres de détention, en particulier à Tripoli, Zawiya et Zintan, ainsi qu'à Misrata», a précisé la Mission onusienne dans un communiqué de presse. La Manul se dit également préoccupée par les informations faisant étant de l'existence de centres de détention secrets gérés par des brigades, où les détenus risquent notamment la torture. «La Manul exhorte le gouvernement à prendre des mesures immédiates et concrètes pour répondre à la situation, notamment à mener une enquête complète afin que les responsables rendent des comptes et à établir un mécanisme interne d'inspection efficace couvrant tous les lieux où des personnes sont privées de liberté», ajoute le communiqué de presse. Par ailleurs, la Mission onusienne a salué la déclaration du Comité suprême de la sécurité de Misrata condamnant ces actes et promettant son soutien à des enquêtes et à des poursuites judiciaires. La Manul affirme reconnaître les difficultés du gouvernement libyen face au transfert de responsabilité concernant les détenus aux autorités étatiques adéquates.
R. E./Agence