Bouteflika à partir de Sétif : «Non au choc des mémoires !»
A Sétif, où il a pris part aux festivités commémoratives des massacres du 8 mai 1945, le président Bouteflika a appelé à une «lecture objective» de l’histoire, loin des «enjeux conjoncturels». De la même ville où, il y a quelques années, il avait accusé la France de «cécité mentale», «négationnisme» ou encore de «révisionnisme», le chef de l’Etat entonne un autre discours, une autre façon de voir l’histoire algéro-française. Une façon plutôt «apaisée», suggère-t-il. «Seule une lecture objective de l'histoire, loin des guerres de mémoire et des enjeux conjoncturels, est à même d'aider les deux parties à transcender les séquelles du passé douloureux pour aller vers un avenir où règnent confiance, compréhension, respect mutuel et partenariat bénéfique», a-t-il précisé, rappelant l’importance et la densité des relations entre les deux pays. Le président Bouteflika considère que les deux Etats, algérien et français, ont fait un long chemin ensemble en œuvrant depuis 50 ans à construire des «relations d'amitié et de coopération fructueuse», en dépit du «lourd tribut versé par le peuple algérien pour sa liberté et sa dignité». Il estime que les relations entre les deux pays sont fondées sur les intérêts communs. L’histoire de la colonisation et ses méfaits continue pourtant à peser lourdement sur les relations entre les deux pays, qui passent du chaud au froid selon les dirigeants du moment, et les rapports de force des uns et des autres. La France sous le règne de Nicolas Sarkozy a été catégorique à refuser de se repentir et de reconnaître ses crimes coloniaux en Algérie. Avec l'arrivée au pouvoir d'un président de gauche, François Hollande, les Algériens espèrent un «geste fort» qui permettrait aux deux pays de transcender les séquelles du passé et d’envisager sereinement leur avenir commun sur de nouvelles bases solides et totalement dépassionnées.
Sofiane B.
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