Quand la France imitait les nazis
Une «tragédie inexcusable», c’est ainsi que l’ambassadeur de France en Algérie, en visite à Sétif, le 17 février 2005, a décrit, soixante ans après les faits, le massacre commis le 8 mai 1945 contre la population algérienne par l’armée et la police française appuyées par les ultras organisés en milices. Les témoins ont rapporté des scènes horribles : les légionnaires prenaient les nourrissons par les pieds, les faisaient tournoyer et les jetaient contre les parois de pierre où leur chair s’éparpillait sur les rochers. Quant aux hommes, avant d’être fusillés, ils ont été contraints de creuser les fosses de ceux qui venaient d’être tués. D’autres corps de prisonniers exécutés par rangées, dans le dos, étaient précipités du haut d’une falaise. 40 000 à 45 000 Algériens sont morts dans cette tuerie organisée par l’occupant français.
Ce qui s’est passé le 8 mai 1945 et les jours qui suivirent, à Sétif, Kherrata, Guelma et d’autres localités du pays, fut la preuve irréfutable, aux yeux des militants algériens, que l’indépendance ne sera jamais un cadeau que les colons et le pouvoir politique français leur offriront sur un plateau d’argent. Il faudra l’arracher et en payer un prix très élevé. Nos martyrs l’ont fait.
Lazhar Houari