Les urnes ont tranché : échec aux islamistes
Beaucoup d’Algériens y croyaient et n’ont pas été surpris par les résultats du scrutin de ce 10 mai : notre pays a constitué l’exception «électorale» dans la région. L’Algérie n’a pas subi la contagion des changements intervenus dans les pays voisins avec l’arrivée des islamistes au pouvoir. Les partis islamistes algériens qui criaient victoire avant même le vote ont été les grands perdants dans des législatives qui étaient présentées comme «à part». Ils ne pourront invoquer aucun motif de fraude. Les observateurs étrangers ont jugé que tout s’est bien passé. Les nationaux chargés de surveiller les opérations de vote sont du même avis. Il n’y a pas eu fraude et les islamistes ont perdu, c’est clair et net. Ces élections plus «transparentes» qu’avant n’ont finalement apporté aucun bouleversement dans le paysage politique. L’Assemblée populaire nationale qui sera formée par les députés élus aura à peu près la même configuration que les précédentes depuis 1997 : une majorité pour le couple FLN-RND et comme une sorte d’«accessit», une troisième place, assez loin tout de même, pour les islamistes qui ont toujours été associés au gouvernement. Le MSP qui avait rompu l’Alliance avec les deux autres partis de la majorité présidentielle, le FLN et le RND, pour tenter l’aventure de l’Alliance verte, reviendra-t-il au bercail ? Le FLN avec 220 sièges n’est pas loin de la majorité absolue. Il n’aura besoin que des 68 sièges du RND pour donner au chef de l’Etat actuel – qui est, ne l’oublions pas, président d’honneur du FLN – la majorité pour continuer à mener sa politique. Nous reviendrons plus en détails sur les résultats de ces élections et leurs conséquences sur la vie du pays.
Ramdane Ouahdi
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