RCD : «Le taux de participation n’a pas dépassé 18%»
Pour le RCD, les élections législatives de ce 10 mai ne se distinguent aucunement des «rituels électoraux» passés. Dans une conférence de presse tenue aujourd’hui au siège national du parti, Mohcine Belabbas, le nouveau président du RCD, affirme que dans le fond, ce scrutin était un «funeste message politique de plus». Dans la forme, soutient-il, «il a été plus vulgaire que ce que les Algériens avaient eu à subir jusque-là». Ainsi, le RCD – qui a appelé au boycott de ce scrutin – considère que, majoritairement, les Algériens se sont détournés de cette élection dont le taux d’abstention n’est que le reflet d’un «rejet sans précédent et une profonde désaffection des citoyens». Le parti de Saïd Sadi estime que le taux de participation était plus bas que ce qui a été officiellement annoncé. Il en veut pour preuve l’évolution des taux de participation officiellement annoncée entre 10h et midi, passant de 4% à près de 15% qu’il considère comme un «indicateur trahissant l’inanité de ce spectaculaire écart et la décision des officines d’imposer la fraude insensée dans une cité algérienne qui a connu une vacuité digne d’une grève générale». Il assure dans ce sillage que «le taux de participation, tel que noté par les commissions communales, pourtant soigneusement filtrées par l’administration, n’a pas dépassé les 18%». Cette abstention qu’il qualifie de «massive» est le résultat logique d’une «campagne électorale sans relief et boudée, sinon franchement rejetée et chahutée par la jeunesse algérienne». Ce parti de l’opposition indique avoir constaté, à travers l’ensemble du territoire national, que «la majorité des bureaux de vote étaient peuplés des candidats et de leur proches quand ils n’étaient pas désespérément vides la plus grande partie de la journée». La non-adhésion massive à ce scrutin est aussi, explique le RCD, la conséquence des «partis politiques artificiels, sans assise sociale» qui «ont été fabriqués en trois mois dans l’objectif de créer une embolie politique dans la vie publique et encombrer les partis disposant d’un parcours, d’un discours et d’un ancrage réel, et qui luttent pour une alternative démocratique».
Sofiane B.
Comment (9)