Mission de l’UE : «Ceux qui parlent de fraude n’ont pas de preuves»
La mission d’observation de l’Union européenne reste «prudente» face aux accusations de fraude proférées par quelques partis déçus par les résultats des législatives. José Ignacio Salafranca, chef de la mission, a assuré, dans une conférence de presse tenue ce matin à Alger, que le scrutin s’est déroulé «de façon pacifique», précisant que les accusations de fraude lancées, entre autres, par l’Alliance MSP-Nahda-Islah «ne sont pas accompagnées de preuves palpables». Pour le chef de la mission d’observation de l’UE, il y a eu «suffisamment de points additionnels de transparence» qui n’étaient pas présents dans les précédents processus électoraux. Tout en estimant que le dispositif peut être amélioré par, notamment, la publication des résultats de l’ensemble des bureaux de vote, au nombre de 40 000, M. Salafranca considère «excessives» certaines critiques et réserves émises par la Commission nationale de surveillance des élections (CNISEL) sur l’annonce des résultats avant l’achèvement du comptage de voix à travers l’ensemble des bureaux de vote. Pour étayer ses propos, M. Salafranca se réfère à ce qui se fait en Europe où le ministère de l’Intérieur communique normalement les résultats préliminaires avant la clôture totale de l’opération de dépouillement. Le chef des observateurs européens a énuméré un certain nombre de faiblesses du processus électoral, sans remettre en cause la crédibilité des législatives. La mission de l'UE a également relevé «certains vides juridiques et incohérences», notamment entre la loi électorale et celle visant à une meilleure représentativité des femmes dans les assemblées élues. Ainsi, M. Salfranca a estimé que cette élection constituait un «premier pas du processus des réformes qui devra s'appuyer, après la révision de la Constitution, sur un approfondissement de la démocratie». Le chef de la mission a regretté, par ailleurs, de n’avoir pas eu accès au fichier électoral complet.
Sofiane B.