Sûrs de leur victoire, Ghoul et Mokri se sont disputé la présidence de l’Assemblée
Des sources internes au MSP révèlent que la veille des élections, les deux ténors du parti se sont accrochés. Raison de la dispute, la répartition des hauts postes de responsabilité une fois «la victoire de l’alliance annoncée». Les deux hommes voulaient chacun présider aux destinées du parlement pour devenir, ainsi, le troisième personnage de l’Etat, et se rejetaient «l'ingrate» fonction de Premier ministre dont ni l’un ni l’autre ne voulaient. Cette course aux postes que le MSP a gardée secrète révèle à la fois les véritables intentions des militants islamistes avides de pouvoir, et l’arrogante assurance avec laquelle les partis islamistes se sont présentés aux législatives. Comme elle explique la réaction virulente du MSP dès l’annonce des résultats qui le plaçait troisième, loin derrière le FLN et le RND, bien que renforcé par deux partis de même obédience. Il faut dire que l’ex-ministre des Travaux publics n’a pas lésiné sur les moyens pour se mettre en avant. Usant de subterfuges pour ramener les réalisations de tout un pays à sa petite personne, Amar Ghoul avait dû retirer une affiche qui le montrait souriant à côté du viaduc des Annassers à Alger. Cette entorse ayant été corrigée après des recours introduits par les autres partis en lice, Ghoul s’est pleinement investi sur les réseaux sociaux, exhibant des articles dithyrambiques du journal El Bilad, proche (ou organe) du MSP, le présentant comme le «père» de l’autoroute Est-Ouest. De son côté, Abderrezak Mokri avait défrayé la chronique en se lançant dans une éclatante opération publicitaire lorsqu’en mai 2010, il décide de participer à la flottille de la liberté qui avait tenté de briser le blocus imposé à Ghaza par l’Etat hébreu. Derrière le geste en apparence humanitaire, le vice-président du MSP escomptait un dividende politique à moyen terme de ce déplacement auquel avait également pris part l’épouse de Soltani.
Lina S.
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